Le retour de l’École marxiste d’hiver de Montréal en personne après trois ans d’absence n’a pas déçu. Environ 460 personnes se sont réunies pour une fin de semaine d’éducation marxiste dans une ambiance tout simplement électrique. Tenue sous le thème « Le parti révolutionnaire », nous en ressortons plus confiants que jamais que nous réussirons à bâtir cette organisation révolutionnaire nécessaire au renversement du capitalisme!
L’édition de 2020 avait attiré près de 260 personnes. Après deux éditions en ligne réunissant plus de 1100 inscrits chacune, nous nous étions donné l’objectif de rassembler 400 personnes en présentiel. Non seulement avons-nous dépassé cet objectif, la provenance des participants n’a jamais été aussi étendue.
Des camarades sont venus de Suisse, Belgique, Grande-Bretagne, France, et nous avons accueilli une délégation record de 30 camarades des États-Unis. Sherbrooke, Québec, Gatineau, Rivière-Rouge, Rimouski, Chicoutimi, Sudbury, Barrie, Guelph, Ottawa, Hamilton, Waterloo, Toronto, Kingston, Calgary, Edmonton, Vancouver, Victoria, et Halifax; pour toutes ces villes, sans exception, nous avons eu notre plus grosse délégation dans l’histoire de l’École marxiste. Plus de 160 participants de Montréal y étaient, un autre record. C’est le plus gros rassemblement marxiste au Canada depuis une génération!
Soif d’idées
À une époque où des millions de personnes remettent en question le capitalisme et cherchent des solutions, il existe une véritable soif d’idées marxistes. Cela s’est vu tout au long de la fin de semaine, alors que les participants prenaient des notes extensives dans tous les ateliers et que les discussions se poursuivaient dans les corridors lors des pauses et le soir autour d’un verre.
Le thème « Le parti révolutionnaire » ratissait large. Nous avons ouvert l’École avec une plénière sur les leçons de la scission Bolcheviks-Mencheviks de 1903 et sur l’ouvrage phare de Lénine, Que faire?. Les participants en ont également appris sur la première tentative de bâtir une Internationale avec la présentation sur le conflit entre Marx et l’anarchiste Bakounine.
L’école s’est terminée sur une présentation de Fred Weston, du secrétariat international de la Tendance marxiste internationale sur « Ted Grant et la 4e Internationale ». Cet exposé couvrait notamment la période tout juste après la mort de Léon Trotsky en 1940, et le rôle grandiose joué par le marxiste Ted Grant pour sauver l’héritage de Trotsky et le transmettre aux générations marxistes futures. C’est sur les épaules de ces géants que les camarades de la TMI bâtissent l’organisation.
Nous pouvons même mettre un chiffre sur la soif d’idées démontrée lors de l’École : sur deux jours, nous avons vendu pour 17 000 dollars de littérature marxiste! Lors de son exposé, Fred Weston, faisant le catalogue des erreurs des dirigeants de la 4e Internationale dans la période d’après-guerre, a expliqué qu’ « avec des mauvaises idées, vous pouvez détruire une organisation. » L’impressionnante vente de livres témoigne du sérieux des participants, qui ont compris la nécessité d’élever leur compréhension politique. Comme l’a dit Lénine, « sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire. »
La nécessité d’une presse révolutionnaire
Un élément clé de la construction d’un parti est la construction d’une presse révolutionnaire. Nous défendons fièrement cette tradition qui s’est largement perdue au sein de la gauche. Nos journaux La Riposte socialiste et Fightback ont connu des avancées importantes : nous sommes la seule organisation de gauche au pays à avoir un journal bimensuel anglophone et un mensuel francophone. Mais nous n’allons pas nous arrêter là!
Le rôle de la presse révolutionnaire faisait l’objet d’un des huit ateliers, et nous avons profité de l’élan autour de l’École pour lancer en grand notre campagne d’abonnement. Au cours de la fin de semaine, nous avons vendu pas moins de 84 abonnements à nos journaux, dont 53 à La Riposte socialiste.
Notre campagne d’abonnement est aussi une occasion d’éduquer politiquement nos membres et sympathisants sur le rôle du journal pour les marxistes. C’est pourquoi nous avons également profité de l’École pour publier un nouveau livret sur la presse révolutionnaire contenant une excellente sélection de textes de Lénine sur le sujet. Commandez-le ici sans tarder!
Optimisme révolutionnaire
L’École marxiste a été une démonstration d’optimisme révolutionnaire. Notre optimisme se base sur une confiance inébranlable dans la classe ouvrière, sur la justesse des idées marxistes, et sur la constatation du déclin du système capitaliste qui radicalise des couches grandissantes de jeunes et de travailleurs.
Mais pour gagner à l’avenir, il faut étudier notre passé. Trois séances de l’école portaient sur des défaites importantes de notre histoire : la révolution espagnole de 1936, la révolution et la contre-révolution en Indonésie, et la chute de l’URSS. Mais comme l’a expliqué le camarade qui donnait l’exposé sur la tragédie indonésienne, « je ne veux pas que quiconque sorte d’ici démoralisé. Au contraire, cette défaite doit nous inspirer à ne jamais répéter les mêmes erreurs. »
Ainsi, personne n’est ressorti la mine basse de ces trois séances. Nous tirons les leçons du passé afin de préparer les victoires de l’avenir.
L’enthousiasme et l’optimisme des participants étaient palpables. Mais comme l’a souligné Alex Grant, de la rédaction de Fightback, dans ses remarques de clôture, cette humeur contraste massivement avec la démoralisation et le cynisme dans la gauche et le mouvement ouvrier. Nombreux sont ceux à gauche qui ont tout simplement abandonné l’idée de construire un parti révolutionnaire, ou de construire quoi que ce soit.
Et pourtant, il n’y a jamais eu de meilleur moment pour être marxiste. Le capitalisme est dans un cul-de-sac complet. Des millions de travailleurs seront poussés à la lutte dans la prochaine période. Ce qui manque cruellement en ce moment, c’est un parti révolutionnaire qui peut mener la classe ouvrière au pouvoir. Chaque individu peut jouer un rôle pour le bâtir. Notre camarade Alex a conclu l’École en appelant tous les participants à rejoindre la Tendance marxiste internationale, laissant le dernier mot à Léon Trotsky :
« Oui, notre parti prend chacun d’entre nous en entier. Mais en retour, il donne à chacun d’entre nous le plus grand des bonheurs : la conscience de participer à la construction d’un avenir meilleur, de porter sur ses épaules une parcelle du destin de l’humanité, et de ne pas avoir vécu en vain. »