Le magnifique mouvement des travailleurs et des jeunes en Turquie est une source d’inspiration pour le monde entier. Ce qui a débuté comme une protestation pacifique contre l’abatage d’arbres dans un parc s’est transformé en une vague de protestations de masse contre le régime réactionnaire d’Erdogan, dans des proportions insurrectionnelles.
Le gouvernement AKP est arrivé au pouvoir pendant les élections de 2002 et son appui n’a cessé de grandir depuis ce jour. Erdogan s’est maintenu au pouvoir à cause de la croissance économique des dix dernières années en Turquie. Mais les pauvres n’ont pratiquement pas bénéficié de cette croissance. Sur une population de 75 millions, les 20% les plus riches détiennent la moitié du revenu national, pendant que les 20% les plus pauvres ne détiennent que 6%.
Un gouffre béant s’est ouvert entre les riches et les pauvres, entre les gouvernants et les gouvernés. Les événements de la place Taksim ne sont que l’étincelle qui a fait exploser la poudrière préparée les dix dernières années.
Le règne du AKP ést très répressif et antidémocratique. Erdogan est arrogant et autocratique. Il a amené la Turquie au bord de la guerre avec la Syrie ce qui le rend très impopulaire. Et les nouvelles lois islamiques sapent le caractère séculaire de l’état.
Le peuple turc est fatigué de voir ces droits démocratiques piétinés par une clique qui parle au nom de l’Islam, mais dont le seul et unique Dieu est l’argent et dont la grande mosquée est la Bourse.
En ce moment les revendications principales du peuple sont la démocratie et la justice sociale. Mais il ne peut être question de démocratie aussi longtemps que le gouvernement reste aux mains d’Erdogan et sa bande. La première condition pour une Turquie vraiment démocratique est d’éjecter les gangsters corrompus d’Ankara. La revendication principale est donc : A bas Erdogan ! A bas le gouvernement de voleurs et d’oppresseurs !
Le mouvement de masse actuel peut mettre à genoux ce gouvernement. Mais afin de le renverser, il faut plus que des manifs de masse dans les rues. La force la plus puissante dans la société est la classe ouvrière. Pas une lampe n’éclaire, pas un téléphone ne sonne et pas une roue ne tourne sans la permission des travailleurs !
La classe ouvrière turque est très forte et elle possède de formidables traditions révolutionnaires. Il y a eu quelques grèves, mais ce qui est nécessaire c’est de lancer un appel à une grève générale afin d’unifier le mouvement et lui donner un objectif central.
Les syndicats devraient se mettre d’accord sur une date. Des réunions de masses devraient se faire dans chaque entreprise, bureau et lieu de travail pour discuter la situation et d’établir des plans d’action.
Afin d’organiser les forces puissantes, mais dispersées de la révolution, il faudrait établir des comités d’action dans chaque entreprise, école, université, quartier et village. Il s’agit d’impliquer les couches les plus larges des travailleurs, des paysans, les femmes et des jeunes non organisés tout comme les Kurdes et les autres couches opprimées.
La mise en place de comités d’actions démocratiques à tous les niveaux est l’unique garantie que l’initiative reste dans les mains du peuple révolutionnaire et que la révolution turque ne soit pas détournée de ses objectifs comme c’était le cas en Egypte.
Les répercussions du mouvement révolutionnaire en Turquie se feront sentir en Europe et au Moyen Orient. Un mouvement de masse contre un gouvernement capitaliste, conservateur et islamique en Turquie ne peut qu’affaiblir l’appel des islamistes dans d’autres pays et renforcer le mouvement révolutionnaire contre des gouvernements islamiques en Tunisie et en Turquie.
Les causes profondes de l’insurrection turque sont les mêmes qui ont déclenché les révolutions en Egypte et en Tunisie. Elles sont l’expression de la crise globale du système capitaliste, la richesse obscène accumulée à côté d’une misère terrible, de crise du logement, du chômage des jeunes et des gouvernements dictatoriaux soutenus par l’impérialisme des États-Unis qui piétinent les droits des peuples.
Les travailleurs et les jeunes de Grèce, de Chypre et de Turquie, les travailleurs d’Europe, d’Egypte et du monde entier ont tous les mêmes problèmes et se ils de battent contre le même ennemi. Il est temps de les organiser dans une lutte commune des travailleurs contre la dictature du Capital qui est le principal obstacle du progrès humain.
La Tendance Marxiste Internationale se trouve à côté du peuple révolutionnaire en Turquie.
*Solidarité totale avec les travailleurs et les jeunes en Turquie !
*A bas Erdogan et son gouvernement de voleurs !
*Pour la formation de comités afin de préparer une grève générale pour renverser le gouvernement !
*Pour un gouvernement des travailleurs et des paysans !
*Vive la révolution socialiste !
*Travailleurs du monde entier unissez-vous !
Ce texte figure sur un tract écrit par nos camarades en Belgique.