Alors que le génocide à Gaza est devenu évident pour tous, la colère contre les gouvernements occidentaux s’est intensifiée. Aux États-Unis, des millions de personnes appellent désormais le président Joe Biden « Joe le génocidaire ». Alors que beaucoup pensent que le Canada est plus progressiste que les États-Unis, le premier ministre Justin Trudeau a lui aussi les mains rouges de sang palestinien.
Trudeau soutient le génocide palestinien
Après l’attaque du 7 octobre, Trudeau s’est joint au chœur hypocrite des défenseurs du « droit d’Israël de se défendre ». Ces paroles d’encouragement ont été prononcées alors que l’État israélien préparait une campagne militaire génocidaire contre les Palestiniens. Celle-ci n’avait rien de secret. De nombreux ministres israéliens en parlaient ouvertement.
Lorsque les crimes d’Israël contre Gaza sont devenus indéniables, Trudeau a critiqué Israël pour le « meurtre de femmes et d’enfants, de bébés ». Pourtant, une semaine avant de faire de telles déclarations, le Canada était l’un des sept pays à voter contre une résolution de l’ONU condamnant les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. Depuis, fidèle à son habitude de verser des larmes de crocodile, Trudeau continue d’honorer les morts du bout des lèvres, alors même que son gouvernement autorise 28,5 millions de dollars en exportations d’équipement militaire vers Israël, ce qui constitue un record.
Cette position hypocrite n’est pas nouvelle. Les libéraux canadiens et Justin Trudeau en particulier ont érigé l’hypocrisie en science. Ils sont devenus maîtres dans l’art de dire une chose et en faire une autre. Cette hypocrisie a atteint des sommets ridicules lorsque Trudeau s’est laissé emporter par son propre opportunisme et a presque appelé à un cessez-le-feu, une position à laquelle s’opposent l’impérialisme occidental et son propre gouvernement.
Le NPD trahit la Palestine
Mais Trudeau n’a pas mené cette politique fourbe sans alliés. En fait, les libéraux forment un gouvernement minoritaire qui ne conserve son emprise sur le pouvoir que grâce à un accord avec le NPD. Immédiatement après l’attaque du Hamas le 7 octobre, le leader du NPD, Jagmeet Singh, et son parti se sont comportés comme de bons partenaires de coalition, en suivant la ligne du gouvernement et en défendant le prétendu droit d’Israël à se défendre. Ils ont également combiné cette attitude avec la répression des voix pro-palestiniennes à l’intérieur du parti et la diffamation du mouvement de solidarité avec la Palestine à l’extérieur.
Le NPD et les dirigeants syndicaux ont fini par rompre avec la ligne de Trudeau et ont commencé à réclamer un cessez-le-feu. Le 21 octobre, les principales confédérations syndicales ont créé la coalition Cessez le feu!, dont l’objectif est de faire pression sur le gouvernement libéral pour qu’il appelle à un cessez-le-feu.
Pourtant, la situation est on ne peut plus absurde. Le gouvernement libéral appuie l’impérialisme israélien, politiquement, économiquement et militairement. Mais les libéraux ne sont au pouvoir que grâce au soutien du NPD et des dirigeants syndicaux. Par conséquent, le NPD porte une part de responsabilité dans les politiques libérales qui appuient le génocide à Gaza.
Tout ce qui justifie la coalition du NPD, c’est apparemment d’arracher des concessions aux libéraux de Trudeau. Or, jusqu’à présent, Jagmeet Singh n’a pu arracher aux libéraux qu’un soi-disant « régime de soins dentaires », qui ne s’applique à presque personne, et, plus récemment, un « régime d’assurance-médicaments » qui n’inclut que la contraception et les médicaments contre le diabète.
Mais des contraceptifs valent-ils un génocide?
Le bolchevisme : l’unité de la parole et de l’acte
Si le NPD et les syndicats voulaient vraiment agir pour s’opposer au massacre des Palestiniens, ils n’auraient qu’à rétracter leur appui à Justin le génocidaire et à faire tomber le gouvernement libéral. Les dirigeants libéraux et réformistes du Canada expriment leur indignation morale face à l’oppression, font toutes sortes de déclarations impressionnantes au nom de la justice, mais, lorsque cela compte vraiment, ils cherchent la conciliation, reculent lâchement et finissent par perpétuer les mêmes horreurs qu’ils dénoncent.
Nous devons mettre fin à la contradiction qui consiste à prononcer des paroles qui ne sont pas suivies d’actes. Victor Serge a déjà dit : « Le bolchevisme est l’unité de la parole et de l’acte. » Les communistes ne se contentent pas de parler contre l’oppression des Palestiniens, ils agissent pour y mettre fin.
La meilleure façon d’aider les Palestiniens est de lutter contre notre propre gouvernement impérialiste, et non de le soutenir. C’est pourquoi les communistes luttent pour une intifada, non seulement en Palestine et au Moyen-Orient, mais aussi ici, dans un pays impérialiste occidental. Le mouvement ouvrier, qui, sur le papier, s’oppose au génocide à Gaza et appelle à un cessez-le-feu, pourrait non seulement faire tomber le gouvernement libéral, mais aussi mettre fin à toutes les livraisons d’armes à Israël, affaiblissant ainsi concrètement l’assaut sur Gaza.
Bien que le Canada ne soit qu’une puissance impérialiste de deuxième ordre, une victoire contre l’impérialisme canadien constituerait un exemple positif pour le mouvement dans le monde entier, qui montrerait la voie à suivre dans la lutte contre le génocide, l’impérialisme et toutes les horreurs du capitalisme.