Le terrorisme réactionnaire du fondamentalisme islamique vient encore de frapper, faisant au moins 128 morts et 200 blessés (dont 100 dans un état grave) dans une attaque coordonnée sur différents sites de Paris. C’est un attentat complètement réactionnaire contre des gens ordinaires, dont de nombreux jeunes, profitant de leur soirée dans des restaurants, des salles de concert ou au Stade de France. Nous condamnons ce gang de meurtriers et nous exprimons notre solidarité avec le peuple de Paris.
L’extrême droite et les réactionnaires en France et ailleurs sont déjà en train d’en tirer un profit politique en faisant porter la responsabilité de ces actes odieux sur les réfugiés qui sont arrivés récemment en Europe. Nous n’attendions rien de plus de la part de l’extrême droite, ni de « l’opinion dominante » des politiciens de droite. Ils utiliseront ces attaques pour stigmatiser la communauté musulmane.
De plus, la classe dirigeante utilisera de nouveau ces attaques brutales pour restreindre les libertés démocratiques, accroître les pouvoirs des forces de sécurité, légaliser une surveillance accrue, etc. Mais les mesures similaires prises après l’attentat contre Charlie Hebdo n’ont pas permis de prévenir les attaques d’hier soir.
Le mouvement ouvrier doit résister à toute tentative de blâmer les réfugiés, les migrants et la communauté musulmane. Il ne doit pas tomber dans le piège de « l’unité nationale ».
Les travailleurs et la jeunesse de France et d’ailleurs sont animés par d’authentiques sentiments d’horreur, de dégoût et de chagrin. Hier, des Parisiens ont montré leur solidarité en ouvrant leurs portes à ceux qui fuyaient les attaques.
La classe dirigeante tentera d’utiliser ces émotions pour mobiliser derrière elle l’ensemble de la population. Mais la liberté, l’égalité et la fraternité ne veulent pas dire la même chose selon que l’on soit du côté des gens ordinaires, des travailleurs, ou du côté de la classe dirigeante, des capitalistes, comme on le voit chez Air-France.
Nous devons dénoncer l’hypocrisie de la classe dirigeante et de ses représentants, en France et ailleurs. Ces attaques terroristes ne peuvent pas être séparées de l’émergence du fondamentalisme islamique dans des pays comme la Syrie, l’Irak la Libye, etc., qui est la conséquence directe et indirecte des interventions impérialistes dans ces mêmes pays. L’impérialisme des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la France et leurs alliés (Turquie, Qatar, Arabie Saoudite) ont armé, soutenu et entraîné l’Etat Islamique, le Front Al-Nosra, les Talibans et d’autres groupes djihadistes réactionnaires dans le but de promouvoir leurs propres intérêts et de miner leurs opposants dans la région.
Nous devons rejeter toute tentative de présenter ces attaques comme un « choc des civilisations » ou un « conflit entre l’islam et les valeurs européennes », le tout pour justifier l’unité nationale contre un « ennemi commun ». C’est on ne peut plus faux. Les travailleurs du Liban, de Syrie, du Yémen, d’Afghanistan, du Pakistan, de Turquie, du Nigeria et d’autres pays du Moyen-Orient et au-delà subissent régulièrement le même terrorisme réactionnaire. Jeudi dernier, les terroristes de l’Etat Islamique ont mené une attaque suicide à Beyrouth qui a fait des dizaines de morts. La même semaine, des centaines de milliers de personnes ont participé à une manifestation en Afghanistan contre les atrocités commises par les Talibans. Dans ce pays, c’est bien sur les Etats-Unis qui les premiers ont financé et soutenu les forces de la réaction dans les années 80, dans leur lutte contre le Parti Démocratique Populaire d’Afghanistan et l’URSS.
C’est pourquoi la lutte contre le terrorisme ne peut pas être séparée de la lutte contre les interventions et les guerres impérialistes, ni de la lutte contre le système qui a engendré les conditions dans lesquelles le fanatisme religieux se développe.