Le gouvernement conservateur a annoncé son nouveau plan de fractionnement des revenus, nommé Baisse d’impôt pour les familles, sur les ondes partout au Canada. Ces annonces, au nom du gouvernement du Canada, vous informent que les familles canadiennes ont travaillé fort et ont besoin d’une pause. La baisse d’impôt pour les familles prétend accorder un répit aux familles en leur permettant de transférer jusqu’à 50 000$ de revenu d’un parent à l’autre pour qu’ils puissent entrer dans un palier d’imposition inférieur et payer moins d’impôt. Toutes les familles bénéficieront-elles de ce plan conservateur?
À l’approche des éléctions fédérales de 2015, Stephen Harper s’empresse d’annoncer de petites coupures et des bonus qui peuvent avoir l’air intéressants à première vue, mais qui n’aident que très peu les familles de la classe ouvrière, et n’ont pas pour effet de pallier à l’augmentation du coût de la vie. La baisse d’impôt pour les familles n’affectera que 15% des familles canadiennes – et seulement les plus riches. Ceux qui bénéficieront le moins de ces baisses d’impôt seront les parents de classe ouvrière ayant des revenus similaires, qui resteront sur le même palier d’imposition, et bien sûr les familles dont le revenu combiné est inférieur à 50 000$. Ceux qui en bénéficieront le plus sont les familles où l’un des parents gagne plus de 100 000$, tandis que l’autre reste à la maison. On ne peut économiser que jusqu’à 2000$ de cette façon, et ces baisses ne s’appliquent qu’aux familles ayant un enfant de moins de 18 ans.
D’après le Centre canadien de politiques alternatives, les 60% des familles les plus pauvres recevront en moyenne 50$, et les 5% les plus riches recevront en moyenne 1 100$. Ces 5% recevront, au total, plus que 60% des familles canadiennes.
Les marxistes n’ont pas pour but d’appauvrir la classe ouvrière en la taxant, surtout alors que les salaires, les pensions et les services sociaux continuent d’être coupés. Nous nous sommes opposés aux formes d’impôt régressives touchant spécialement la classe ouvrière, de la «poll tax» de Margaret Thatcher, en 1989, à l’implantation de la TVH en Colombie-Britannique et en Ontario. Le programme Baisse d’impôt pour les familles du gouvernement conservateur serait un cadeau aux familles bien nanties et n’offrirait pratiquement rien aux familles de la classe ouvrière. De plus, les conservateurs visent à remplacer par cette mesure le programme de garderies universelles, qui, lui, apporterait une aide significative aux parents de la classe ouvrière.
Il faut aussi noter que cette baisse d’impôt proposée ignore complètement les parents célibataires, surtout des femmes, tout en encourageant les femmes à rester à la maison pour bénéficier du fractionnement des revenus. Un système abordable de garderies serait très supérieur à cette « Baisse d’impôt pour les familles ». Une étude de 2013 de l’OCDE a démontré que la famille moyenne ontarienne doit payer 1 152$ en frais de garderie chaque mois. Le CCPA estime que dans les villes comme Toronto, Windsor ou Brampton, les frais reliés à la garderie peuvent représenter plus du tiers du revenu mensuel moyen d’une femme. Un système public et abordable ôterait un poids certain des épaules de la classe ouvrière, et permettrait aux femmes d’intégrer plus facilement le marché du travail.
De plus, le fait que ces mesures fiscales bénéficient de manière disproportionnée aux riches plutôt qu’à la classe ouvrière n’est pas leur seul défaut. Elles affecteront aussi négativement les familles de la classe ouvrière par leur coût. Le gouvernement estime que la Baisse d’impôt pour les familles lui coûtera près de 2.4 milliards de dollars la première année, en plus d’un 2 milliards additionnel pour les 5 années suivantes. Comment financeront-ils ces dépenses? Depuis 2010, Harper et les conservateurs ont coupé çà et là, partout dans les services de l’État. Cette mini-austérité représentera une perte de dépenses publiques d’environ 14.5 milliards d’ici à 2015/16. Les Conservateurs ont présenté leur austérité comme étant des coupures sans douleur dans la bureaucratie gouvernementale, qui n’affecteraient pas les services de première ligne. En réalité, l’austérité implantée aura un immense impact sur ces services dont dépendent plusieurs canadiens. D’après le CCPA, les programmes publics suivants seront les plus touchés : Statistiques Canada, avec une réduction de 35% des employés à temps plein, Ressources Humaines et Développement des compétences Canada, réduction de 24%, Anciens combattants Canada, 24%, Affaires autochtones et Développement du Nord Canada, 20%, et l’Agence Canadienne d’inspection des aliments, avec 20% de pertes d’emploi à temps plein. Ces éliminations de postes à temps plein et bien rémunérés rendront nos programmes publics moins performants.
Les conservateurs demandent aux travailleurs-euses de se serrer la ceinture pour donner un répit financier aux riches. On demande aux Canadiens spécialement vulnérables comme les autochtones, les vétérans et les prestataires d’assurance-emploi de payer la note. Prendre aux pauvres pour donner aux riches semble être la devise des bourgeois en cette époque capitaliste.
Pas de baisse d’impôt pour les riches aux dépends des pauvres!
Des politiques socialistes qui bénéficieront réellement aux familles de la classe ouvrière!
Pour un programme public, universel et abordable de garderies!