Depuis le mouvement des campements pro-palestiniens, des milliers d’étudiants se sont ralliés à la revendication du désinvestissement par les universités dans les entreprises qui contribuent au génocide en Palestine.
Ils sont dégoûtés de découvrir que leurs frais de scolarité servent à acheter des actions de toutes sortes d’entreprises complices des crimes sordides d’Israël (voir les encadrés).
Les universités York, Queens, UBC, McGill et d’autres ont des investissements dans des compagnies d’armement qui fournissent Israël, comme Lockheed Martin ou BAE, qui vendent des jets à l’armée israélienne – des jets qui servent ensuite à bombarder Gaza.
McGill, Dalhousie et d’autres investissent aussi dans des entreprises qui opèrent dans les colonies illégales d’Israël en Cisjordanie, comme Nestlé et Siemens. Ces universités profitent donc indirectement du vol des terres des Palestiniens.
D’autres encore investissent dans des banques ou fonds d’investissements qui eux-mêmes investissent dans des compagnies qui contribuent au génocide. C’est le cas de l’Université de Montréal, par exemple, qui a des investissements dans la Banque Toronto-Dominion, la Banque Royale du Canada et d’autres. Ces banques font affaire avec par exemple Elbit Systems, le principal manufacturier d’armes israélien.
L’ampleur des liens entre les universités canadiennes et québécoises et les entreprises complices du génocide est difficile à établir. Nous ne présentons ici que certains des liens qui ont pu être établis jusqu’à maintenant, à partir des données disponibles publiquement. Mais toutes les universités ne dévoilent pas ces informations, ou pas de façon toujours exhaustive.
Voilà pourquoi nous revendiquons aussi l’ouverture des livres de comptes. Les étudiants, employés des universités et professeurs devraient avoir pleinement accès aux données financières de leur université.
Des apologistes du sionisme ont soulevé l’argument que le désinvestissement serait irréaliste et impraticable parce que la plupart des entreprises ont une certaine forme de lien avec Israël. Évidemment, cet argument ne vise pas réellement à rendre les revendications du mouvement de solidarité avec la Palestine plus pratiques, mais à le désorganiser et le faire taire.
Toutefois, cet argument met en lumière une réalité importante. Il est vrai que plus on creuse, plus il devient difficile de démêler le tissu de relations entre les banques, les multinationales, les compagnies d’armements et la machine à tuer israélienne. Dans un article d’opinion au Globe and Mail l’auteur (qui qualifie le désinvestissement universitaire de « ridicule et impossible ») fait remarquer que « Même la possession d’un fonds indiciel S&P 500, qui se trouve être la troisième plus grande participation dans la dotation de McGill, violerait la logique de désinvestissement prônée par les étudiants protestataires; les cinq sociétés les plus importantes du S&P 500 ont des bureaux à Tel-Aviv. »
Cet argument représente en fait un aveu par les sionistes que le problème n’est pas confiné à quelques mauvaises entreprises, mais que tout le système est coupable.
Les mille et un liens qui unissent les entreprises, les banques, les compagnies d’armement, les universités et des régimes meurtriers comme celui d’Israël, voilà ce que nous appelons l’impérialisme. Toute notre classe dirigeante est complice du génocide, parce qu’il lui est impossible de s’en démêler.
La seule manière de désinvestir entièrement de la machine de guerre israélienne est de prendre contrôle des banques et des grandes entreprises et de les placer entre les mains de la classe ouvrière!
UofT
La société de gestion des actifs de l’Université de Toronto (UTAM) détient 7,7 milliards de dollars d’actifs investis auprès de gestionnaires tiers. Cela permet à l’université d’esquiver la question du désinvestissement et éviter d’avoir à rendre des comptes. Qu’il s’agisse de fabricants d’armes comme Lockheed Martin et General Dynamics, d’entreprises qui travaillent avec le gouvernement israélien comme Google et Caterpillar, ou de celles qui contribuent à la construction de colonies illégales comme Booking Holdings et Expedia Group, il n’y a pas une seule grande entreprise qui profite du génocide et à laquelle l’UTAM ne soit pas liée, grâce à ce mince degré de séparation.
UdeM
L’Université de Montréal a plus de 9 millions de dollars investis dans la Banque TD, la Banque RBC, la BMO et la Banque Scotia, ainsi que près de 3 millions dans Manuvie. Celles-ci font affaire avec des compagnies d’armement comme Elbit Systems et General Dynamics, ou avec des entreprises opérant dans les colonies israéliennes illégales. L’université se défend en disant qu’elle « ne sélectionne […] pas les actifs qu’elle détient un à un ». Pourtant, face à une campagne de désinvestissement des énergies fossiles, elle a déjà accepté de « retirer de son Fonds de dotation toutes les actions cotées en Bourse de compagnies actives dans le secteur des énergies fossiles, détenues directement ou indirectement, d’ici décembre 2025 ».
McGill
Selon les données compilées par des militants pro-palestiniens, l’université détient pour 20 millions de dollars d’investissements dans toutes sortes d’entreprises associées à l’oppression des Palestiniens : des vendeurs d’armes comme Lockheed Martin, Safran, Airbus et Thales; la banque israélienne Leumi; Volvo, qui vend des véhicules blindés servant à démolir des maisons palestiniennes dans les colonies illégales; d’autres encore comme L’Oréal et Cola-Cola opérant dans les colonies illégales.
UBC
L’université de la Colombie-Britannique possède une longue liste d’investissements dans toutes sortes d’entreprises critiquées pour leur association avec l’oppression des Palestiniens, dont 10 millions de dollars uniquement dans l’armement. La liste est longue : Airbus, Safran, Lockheed Martin, General Dynamics, Raytheon, Thales, Boeing, General Electric, Northrop Grumman, L3Harris Technologies, BAE Systems, Textron, Elbit Systems, etc.
Dalhousie
L’Université Dalhousie détient des investissements d’une valeur de 942,8 millions de dollars. Les titres cotés en bourse qu’ils utilisent signifient que l’université est investie dans le fabricant de véhicules Oshkosh Corp, ainsi que dans Boeing, Mercury Systems et ICL-Israel Chemicals Ltd, qui fournissent à Tsahal des véhicules, des avions, des bombes, des puces et du phosphore blanc.