Le 27 janvier dernier avait lieu à l’Université de Montréal une conférence et discussion organisée par les camarades montréalais de La Riposte socialiste de l’UdeM sous le thème « La crise écologique et le capitalisme ». Près de 50 personnes s’y étaient rassemblées, parmi lesquelles nous retrouvions un grand nombre d’étudiant-es, mais également des travailleurs-euses, venus discuter de la solution à la crise écologique mondiale. La présentation donnée par notre camarade Laura Perez fut écoutée avec attention et a suscité une vive discussion. Nous ne pouvons que nous réjouir de cette réceptivité et de cette participation. L’assistance imposante dépassait d’ailleurs largement les capacités du local. À peine quelques semaines après la Conférence de Paris (COP21) et la signature d’un accord international sur le climat, cet événement était l’occasion de remettre en question l’efficacité réelle d’une telle entente dans les limites de l’économie capitaliste, en plus de dénoncer l’hypocrisie du discours des puissances impérialistes signataires qui profitent largement de l’exploitation et de la destruction de la planète.
EEn effet, à bien des égards cet accord s’avère inefficace pour lutter contre les changements climatiques. Soulignons entre autres qu’aucune conséquence légale ni économique n’est prévue pour les pays qui ne respecteraient pas l’entente. L’accord de la COP21 fait suite à une série de rencontres internationales et ententes signées pour tenter de s’attaquer à la crise écologique et dont les résultats ont été pour le moins décevants. Il n’y a donc pas de quoi voir dans ce nouvel accord un espoir de pouvoir enfin arrimer le développement économique aux préoccupations environnementales.
Mais ce mirage d’une « économie respectueuse de l’environnement » s’explique : la règlementation environnementale est un frein à l’impératif de profit auquel nous soumet le marché de l’économie capitaliste. C’est donc le profit qui dicte les finalités de la production et non pas les besoins réels de la population, expliquant par le fait même la surexploitation irrationnelle des ressources planétaires. La crise environnementale à laquelle l’humanité fait actuellement face ne pourra jamais être véritablement résolue sans envisager le dépassement de cette aberration. Ce faisant, il nous faut admettre qu’envisager des solutions, sans chercher à s’attaquer à la racine du problème, ne peut qu’être vaine tentative. Seul le renversement du capitalisme, ce système d’oppression qui exploite l’humain et la planète, est une solution viable pour assurer leur survie.
La discussion qui a suivi la présentation a largement débordé le cadre de la question environnementale pour considérer la possibilité de rompre avec le capitalisme. Ainsi, plusieurs questions et interventions se rapportaient aux perspectives d’une révolution et de la nationalisation des grands secteurs de l’économie, à la situation à l’époque URSS, à la disproportion entre les pays industrialisés et les pays du tiers-monde, etc. L’intérêt pour ces questions variées et pour une solution radicale à la crise environnementale était manifeste.
Nous avons aujourd’hui la capacité de répondre aux besoins élémentaires de tous les êtres humains. Le progrès technologique, s’il est utilisé de manière rationnelle, peut assurer que la production soit faite en harmonie avec l’environnement. Mais comment ceci peut-il être accompli? Il ne manque que l’étincelle qui nous permette de dépasser l’anarchie de la production capitaliste et parvenir au socialisme, cette société réellement démocratique dont l’économie sera organisée, non plus selon les finalités des entreprises et des banques, mais de manière rationnelle, en fonction des besoins réels de la population et sans la nécessité de détruire la planète. Et cette étincelle, Marx l’avait bien vu : ce sont les travailleuses et travailleurs. C’est cette immense majorité de la population qui a le pouvoir de s’approprier les infrastructures déjà en place et de faire fonctionner l’économie pour répondre aux besoins de la population dans le respect de l’environnement.
Une recherche sincère de solutions à la crise écologique tout comme à la situation économique mondiale peut très bien se percevoir auprès de la jeunesse et des travailleurs-euses, ce que l’événement tenu à l’Université de Montréal la semaine dernière ne fait que confirmer. Or, l’impératif environnemental nous impose d’envisager la nécessité de rompre avec le capitalisme et d’aspirer au socialisme, la seule solution à la survie de la planète.
Partout dans le monde, les travailleurs-euses et particulièrement la jeunesse deviennent de plus en plus conscients et actifs politiquement. Nous voyons en ce sens un retour des idées socialistes. L’événement du 27 janvier dernier montre l’intérêt grandissant pour les idées du marxisme à l’Université de Montréal. La Riposte socialiste de l’UdeM continuera de contribuer à la diffusion des idées marxistes et à l’organisation de la jeunesse pour le renversement du capitalisme!