Le 7 janvier dernier, Royal Dutch Shell PLC a annoncé ses intentions de fermer sa raffinerie à Montréal-Est. Shell veut transformer la raffinerie, qui produit actuellement 130,000 barils par jour, en un terminal de carburant. D’après le porte-parole de la compagnie, la conversion prendra environ un an. Après la conversion, l’installation de Montréal-Est recevra de l’essence, du diesel et du carburant pour avion (probablement de l’Europe), qui continueront à être distribué à travers le terminal Shell à Montréal d’à côté. Cette fermeture d’une importante raffinerie de pétrole est la deuxième au Canada après la fermeture de celle de Petro Canada à Oakville en 2005. Le syndicat représentant les ouvriers de la raffinerie Shell a déjà sonné l’alarme que la compagnie essaye de fermer l’usine en juillet.
En surface, la conversion de la raffinerie en terminal de carburant peut sembler normale. Cependant, les effets sur les ouvriers Shell sera très considérable. “Des 500 employés directs et 2 500 employés indirects, il ne restera qu’environ 30 employés travaillant au terminal,” dit Jean-Pierre Rocheleau, président du Local 121 du Syndicat des Communications, de l’Énergie et du Papier (SCEP). “Nous n’avons pas de détails sur ce qui se passera avec les employés.” Rocheleau dit qu’il s’attend à faire des pressions à tous les niveaux du gouvernement pour tenter de mettre fin à la fermeture de l’usine, qui, d’après Rocheleau, injecte plus de $200 millions dans l’économie montréalaise à chaque année.
La raison de la fermeture de la raffinerie de Montréal-Est est que Shell veut faire un profit “décent” et la compagnie serait plus profitable en déménageant la raffinerie ailleurs. Étonnant puisque Shell a exhibé un profit de $26 milliards en 2008! De combien de profits de plus la compagnie a-t-elle besoin? À cause de cela, 3 000 ouvriers et leurs familles sont en risque de perdre leur source de revenues. Les patrons de Shell le voient comme un droit de détruire les moyens de subsistance de milliers de travailleurs et d’une communauté entière qui dépend de ces installations.
Dans le système capitaliste, le patron cherchera toujours un moyen d’extraire le plus de profits du travail des ouvriers. S’il peut générer plus de profits en déménageant ses opérations ailleurs, il le fera. Donc, en plus de faire des pressions contre la fermeture de la raffinerie de Montréal-Est, les dirigeants syndicaux doivent demander la nationalisation de la raffinerie sous le contrôle des ouvriers pétroliers. Si Shell n’est pas satisfait de ses profits, alors qu’ils remettent la raffinerie aux ouvriers!
En fait, les ouvriers à travers le Canada et le Québec appuient la nationalisation de l’industrie pétrolière. Un sondage effectué en 2005 a montré que 49% des canadiens appuient la nationalisation; la portion est beaucoup plus grande au Québec où 67% appuient la nationalisation du pétrole! Les ouvriers canadiens, surtout au Québec, comprennent que l’industrie pétrolière fait d’énormes profits en exploitant l’environnement naturel et ceux qui le forent, le raffinent et le distribuent. Les profits faits sur cette exploitation se retrouvent dans des poches privées au lieu de bénéficier les ouvriers, qui, en réalité, sont ceux qui le transforment d’une ressource en une commodité utile.
La nationalisation de la raffinerie de Montréal-Est peut être le premier pas d’un plus grand programme de nationalisation de l’industrie pétrolière à travers le Canada. Ce programme pourrait défendre les emplois des ouvriers pétroliers, ainsi qu’amener un revenu grandement nécessaire dans les programmes qui bénéficient la vie des ouvriers, tels que l’assurance maladie, l’éducation gratuite et accessible, le logement, etc.
Mettons fin à la fermeture de la raffinerie Shell!
Nationalisons la raffinerie sous contrôle ouvrier!