Environ 300 personnes ont pris la rue à l’occasion de la troisième manifestation syndicale anticapitaliste pour la Fête du travail, ce lundi 5 septembre. Près de 30 organisations endossaient cet événement organisé par La Riposte syndicale et d’autres militants syndicaux et communautaires.
Cette manifestation est maintenant bien établie comme étant le moment de l’année où syndicats, groupes communautaires et autres organisations de gauche marchent sous le slogan « Contre le capitalisme! » En plus de cet appel, les organisateurs avaient choisi deux autres thèmes pour cette année :
TRAVAIL, CHÔMAGE, DEUX CÔTÉS DE LA MÊME MÉDAILLE! SOLIDAIRES AVEC LES PRÉCAIRES!
FAISONS PAYER LES PATRONS POUR L’INFLATION : RATTRAPAGE ET INDEXATION!
Un raz-le-bol envers le statu quo se faisait sentir à travers les discours des intervenants. Fanny Labelle, du Mouvement action chômage, a souligné comment les travailleurs précaires et les chômeurs sont particulièrement affectés par la hausse actuelle du coût de la vie, et comment le système d’assurance-chômage ne suffît pas.
Dans le même ordre d’idées, Catherine Beauvais-St-Pierre, présidente de l’Alliance des Professeures et Professeurs de Montréal, a dénoncé la pénurie d’enseignantes, empirée par les mauvaises conditions de travail dans le milieu, ainsi que la décrépitude des écoles publiques. Comme elle l’a dit, « le capitalisme est un frein au déploiement d’un système d’éducation juste et équitable ».
On pouvait sentir une volonté de lutter chez les manifestants battant le pavé. Le slogan le plus populaire entendu à travers la manifestation a certainement été « Le capital nous fait la guerre, guerre au capital! »
Et les meilleurs représentants de cette combativité étaient les camarades syndiqués du SCFP5454, qui représente les employés d’une vingtaine de succursales de la SQDC. Ceux-ci tiennent bon avec leur grève qui dure depuis près de quatre mois, et refusent de se laisser appauvrir par la maigre offre salariale de l’employeur.
Le président du syndicat, David Clément, a d’ailleurs donné un discours enflammé. Après avoir expliqué la lutte de ces travailleurs, il l’a liée à celle de la classe ouvrière en général. Comme il l’a dit « la pauvreté, c’est pas quelque chose de naturel […], c’est quelque qui est créé par une classe dirigeante, par une classe possédante qui vole les labeurs de notre travail pour s’enrichir à tour de bras. Regardez les big bosses comment ils font des profits depuis la fin de la pandémie, pis regardez les salariés comment on nous met dans des conditions de misère! »
À la fin de la marche, Marc-Édouard Joubert, président du Conseil régional FTQ Montréal métropolitain et Dominique Daigneault du Conseil central du Montréal métropolitain CSN, se sont adressés à la foule. Tous deux ont dénoncé le système capitaliste et appelé à s’unir et se mobiliser contre tous les problèmes qui en découlent.
C’est Atefa Akbary, membre de l’AFPC et militante avec La Riposte syndicale, qui a clôturé la manifestation avec son discours. Elle a souligné l’hypocrisie des patrons qui refusent de donner des augmentations salariales en temps d’inflation basse, et qui refusent également en temps d’inflation galopante, sous prétexte qu’elle ne durera pas. Pour eux, il n’y a jamais de bon moment pour répondre aux besoins des travailleurs! Elle s’est également montrée critique des augmentations salariales d’à peine 2% par année acceptées l’an dernier dans de nombreux syndicats. Elle a mentionné que son propre syndicat a reçu une offre ridicule de 1,7% d’augmentation par année dans les négociations actuelles. Atefa a appelé à ce que les directions syndicales n’acceptent plus les compromis qui nous appauvrissent. Elle a terminé en soulignant les 50 ans de la grève générale du Front commun de 1972 et en renouvelant l’appel des militants syndicaux de l’époque à lutter pour une société socialiste aujourd’hui.
Partout sur la planète, nous entrons dans une nouvelle époque. Alors que le logement coûte les yeux de la tête, que la crise climatique radicalise des couches toujours grandissantes de gens, que les inégalités se creusent et que l’inflation atteint des niveaux pas vus depuis les années 70, nous pouvons nous attendre à ce qu’une lutte de classe aussi féroce que celle des années 70 fasse son retour elle aussi. Le capitalisme est brisé, et le nombre de travailleurs et travailleuses qui le comprennent augmente de jour en jour. Il est crucial que le mouvement syndical se réarme avec une perspective socialiste et révolutionnaire pour gagner nos luttes futures. C’est pour cette raison que l’implantation de la tradition de la Manifestation syndicale anticapitaliste de la Fête du travail est importante.
Liste des organisations qui ont endossé la manifestation :
AGSEM-AÉÉDEM
Alliance des professeures et des professeurs de Montréal
AMUSE McGill
Conseil central du Montréal métropolitain – CSN
Conseil régional FTQ Montréal métropolitain
Comité chômage de l’est de Montréal
FSSS-CSN
Game Workers United
Hoodstock
IATSE 262
La Riposte syndicale
Mouvement Action Chômage de Montréal
Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE)
SCFP2850
SCFP5454
SEMB-SAQ – CSN
SÉTUE-UQAM
SPSS-FIQ Centre sud
STTIC-CSN
STT Oasis Animation – CSN
STTP – CUPW
STTP-Section locale de Montréal
STT Resto Végo
Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’Accueil Bonneau – CSN
Syndicat des travailleuses et travailleurs du YMCA du Parc
TRAC Union
Travailleurs et travailleuses pour la justice climatique