Cet article est l’éditorial du numéro 6 de Révolution communiste. Maintenant imprimé en papier journal, le nouveau Révolution communiste a plus d’espace pour les nouvelles, les analyses, la théorie et les contributions de nos lecteurs! Abonnez-vous ici!
Le weekend des 18-20 mai a eu lieu le congrès de fondation du Parti communiste révolutionnaire. Près de 400 communistes se sont réunis à Montréal pour commencer le travail de préparation de la révolution communiste au Canada et au Québec.
Tous animés du même sentiment d’urgence, nous avons fondé le PCR parce que ce travail ne peut pas attendre. Chaque jour, la crise du capitalisme amène des couches grandissantes de gens à comprendre que le système doit être renversé. Les consciences bouillonnent, alors que l’impasse du capitalisme se fait ressentir toujours plus fortement.
Une révolution se profile à l’horizon, et les communistes doivent être prêts. Nous devons être armés d’un parti de masse capable d’amener la prochaine révolution à la victoire.
Une société en déliquescence
Le capitalisme est un système en déliquescence complète. Les services publics s’effondrent. Des campements de fortune apparaissent. Les travailleurs sont écrasés par le coût du panier d’épicerie qui explose et incapables de trouver un logement où habiter. La misère humaine, la détresse et la toxicomanie se déploient à la vue de tous dans le centre-ville des métropoles, aux côtés des magasins et des voitures de luxe.
Il est maintenant normal qu’à chaque été des villes et villages entiers soient évacués en raison des feux de forêt causés par les changements climatiques – des changements climatiques eux-mêmes causés par la cupidité des barons du pétrole qui nous gouvernent.
Derrière cette situation se trouve une économie à bout de souffle. Le PIB par habitant du Canada s’apprête à atteindre son niveau le plus bas en 40 ans.
Les capitalistes ont fermé usine après usine et cessé d’investir dans le développement de la production. Leur système absurde les pousse à mettre plutôt leur argent dans l’économie-casino et accaparer les logements pour faire des « flips » immobiliers. L’économie manufacturière ne se développe plus que dans la mesure où l’État offre des cadeaux de milliards de dollars pour ouvrir des usines qui créeront une poignée d’emplois.
Pas étonnant alors que personne n’aie confiance dans les politiciens qui ont présidé à ce gâchis. Parce que si Poilièvre et son Parti conservateur mènent dans les sondages, c’est surtout parce que le premier ministre sortant, Justin Trudeau, est encore plus détesté.
Pourtant, les dirigeants traditionnels de la classe ouvrière, au NPD et à la tête des syndicats, restent totalement apathiques devant cette catastrophe. Ils ont abandonné toute idée de contester le pouvoir des ultra-riches, et préfèrent avoir quelques miettes de la table des bourgeois, sous la forme de postes de députés ou d’emplois bien payés de bureaucrates syndicaux. Mais ils ne pourront continuer à fourvoyer les travailleurs bien longtemps. Un jour ou l’autre, la colère des travailleurs déferlera. La direction du mouvement ouvrier devra suivre la vague ou être emportée par le torrent.
La lutte est internationale
Le portrait tracé ici se reproduit partout dans le monde, avec seulement quelques petites variations. Mais dans certains pays, c’est déjà l’horreur pure.
Au moment d’écrire ces lignes, les réseaux sociaux sont remplis d’images à glacer le sang des bombardements israéliens sur les camps de déplacés à Rafah, à Gaza. Plusieurs dizaines de personnes sont mortes brûlées vivantes, dans des attaques totalement gratuites sur des civils sans défense. Les images d’enfants décapités sont absolument insupportables.
Le cauchemar dure à Gaza depuis plus de sept mois, avec l’appui de notre classe dirigeante. Pour reprendre les dernières paroles d’Aaron Bushnell, qui s’est immolé par le feu pour dénoncer ce génocide, voici ce que notre classe dirigeante a décidé qui sera normal.
Et cette horreur est loin d’être uniquement confinée à Gaza. En fait, plus de 30 pays sont touchés par les guerres et les guerres civiles.
En toile de fond se trouve le déclin de l’Empire américain, et l’émergence de puissances rivales comme la Chine et la Russie. Les puissances émergentes se font plus agressives pour la conquête de sphères d’influences, de ressources naturelles et de nouveaux marchés. En retour, les impérialistes américains et leurs alliés comme le Canada s’accrochent férocement à leurs conquêtes du passé.
Nous entrons ainsi dans une époque de conflits croissants, comme en mer de Chine, de guerres par procuration, comme en Ukraine et en Afrique, et de guerres commerciales.
Pour les travailleurs d’ici, tout cela se traduira par davantage d’inflation et d’instabilité. Déjà, la classe dirigeante américaine a choisi le chemin du protectionnisme contre la Chine, ce qui aura pour effet d’accroître encore davantage le coût de la vie pour les travailleurs ici.
Les impérialistes qui nous dirigent n’ont rien d’autre à nous offrir que la guerre, la misère et l’instabilité. Aucun travailleur ne peut y échapper. Le capitalisme est un système mondial.
Il nous entraîne tout droit vers le précipice. Il faut le combattre et le renverser à l’échelle mondiale. Voilà pourquoi le Parti communiste révolutionnaire participe à la fondation d’une nouvelle internationale, l’Internationale communiste révolutionnaire. Les travailleurs de tous les pays doivent s’unir pour renverser leurs exploiteurs partout.
Nous avons commencé le combat pour le communisme
L’énorme colère qui gronde contre le statu quo pourrait exploser à tout moment. L’étincelle pourrait provenir de n’importe où. Mais les communistes ne peuvent simplement attendre ce moment. Au contraire, le calme relatif qui règne est en fait une chance pour nous. Elle nous donne le temps de nous préparer.
Il n’y a pas de temps à perdre. Les préparatifs de la révolution à venir se font maintenant.
Le PCR a doublé ses forces depuis l’an dernier, passant d’environ 400 à plus de 800 membres. Mais cela est encore bien trop peu pour espérer pouvoir jouer un rôle significatif dans la politique canadienne et québécoise. Nous n’en sommes encore qu’à l’étape de créer le squelette d’un réel parti communiste de masse. Nous recrutons les premiers milliers de communistes. Ces milliers deviendront les cadres qui recruteront les centaines de milliers qui formeront ce parti.
Cela signifie que les deux tâches principales qui nous incombent sont d’aller gagner davantage de gens au communisme et de les organiser dans le parti, puis de les former aux idées du marxisme pour qu’eux-mêmes soient capables d’aller convaincre d’autres couches de travailleurs de se joindre à la lutte. Notre éducation personnelle à la théorie marxiste et à l’histoire du mouvement ouvrier est particulièrement cruciale à cette étape-ci.
La lutte pour la révolution communiste a déjà commencé. Tous les communistes qui lisent le présent article doivent comprendre qu’ils ont le devoir de se joindre immédiatement à ces efforts en rejoignant et bâtissant le PCR.