Le 19, 20 et 21 juin, Québec solidaire (QS) a tenu son quatrième congrès, à Sherbrooke. Plusieurs membres de la Tendance Marxiste Internationale ont entrepris un voyage durant deux heures pour participer à ce rassemblement démocratique.
Québec solidaire est un nouveau parti de gauche, au Québec – où, d’ailleurs, il n’y a jamais eu de véritable parti ouvrier. QS a récemment changé l’histoire en faisant élire leur premier MNA, Amir Khadir, en décembre. Il continue de faire de grands progrès.
Due à certaines contraintes de temps et d’argent, les camarades de la TMI ont seulement pu arriver le matin du deuxième jour. Se réveillant à quatre heures, les camarades sont arrivés de bonne heure et ont été les premiers à placer leur table, avec une bannière de la TMI et plusieurs copies de la première édition de leur journal, La Riposte, fièrement exposées. Après un rapide déjeuner, le congrès a commencé avec le premier débat : la reconnaissance de nouvelles associations : une nouvelle association et un nouveau collectif.
QS permet l’existence de collectifs officiellement reconnus, à l’intérieur du parti, ce qui reflète la nature démocratique de ce parti. Dans tous les partis, des tendances différentes existent. Mais dans la plupart, la seule tendance reconnue est une clique bureaucratique irresponsable. Par contre, QS reconnaît divers courants et permet un débat libre et ouvert des idées. Les collectifs officiels se voient attribuer une partie du site internet de QS et ont le droit de tenir une table à toutes les rencontres majeures du parti (les congrès, les conseils nationaux, etc.).
Au congrès, notre camarade Nichola Richer a fait une présentation des principes du marxisme et a expliqué pourquoi nous recherchions une reconnaissance officielle, dans le parti. Il a expliqué que la TMI considère l’élection du premier MNA de QS comme le plus gros événement politique au Québec, depuis le Front Commun de 1972. Il a aussi expliqué que partout dans le monde, face à la crise économique la plus importante depuis la Grande Dépression, les capitalistes attaquent les ouvriers, les étudiants, les femmes et les chômeurs dans un effort pour nous faire payer la crise.
Les capitalistes sont unis dans cet effort – qu’ils soient américains, canadiens ou québécois. Ils ont leurs partis : les Conservateurs, les Libéraux, le PQ et l’ADQ. Les masses ouvrières n’ont aucun parti de ce genre qui représente leurs intérêts. Il nous faut notre propre parti, et c’est pour cela que la TMI fait appel aux syndicats pour qu’ils s’affilient à Québec solidaire et le transforment en parti des masses ouvrières, doté d’une politique militante et socialiste. Voilà pourquoi la TMI travaille avec QS. Camarade Richer a terminé son intervention en proposant aux membres de l’Assemblée d’acheter la première édition de notre journal, La Riposte, et en demandant aux délégués de voter “oui” pour nous permettre d’avancer dans ce travail. L’intervention de notre camarade a été fortement applaudie et a même créé de l’excitation. Deux délégués ont immédiatement approché les camarades pour acheter une copie de La Riposte.
Après les applaudissements, il y avait les questions et les commentaires des membres de l’assemblée auxquels les camarades ont fraternellement répondu. Une des délégués plus âgée était fortement étonnée par une attaque du candidat de Mercier du PQ – le même candidat qui a été facilement battu par Amir Khadir durant son ascension historique vers le premier siège du parti. Avant de se faire jeter à la poubelle par l’électorat, les supporteurs de ce candidat du PQ ont fait une dernière tentative désespérée pour tenter de salir le nom de M. Khadir : ils ont attaché des faux matériaux de campagne électorale sur les pancartes de M. Khadir qui disait qu’un vote pour ce dernier serait un vote pour un “Québec Soviétique”.
La déléguée âgée avait laminé une de ces pancartes et faisait un appel furieux contre la reconnaissance officielle de notre organisation, parce qu’il y avait déjà assez de collectifs “Marxistes” et que l’image de QS en souffrait ! Les camarades étaient amusés d’entendre qu’elle se considérait comme une marxiste.
Une question a été posée par une jeune déléguée de PCQ : elle a demandé quelles étaient les différences entre la TMI et la Gauche socialiste, un autre collectif.Camarade Richer a répondu en demandant qu’elle achète une copie de La Riposte pour découvrir par elle-même. Cette blague a été accueillie par quelques rires amicaux dans la salle.
Peu après, le président a demandé un vote et les camarades ont scruté la salle anxieusement. Malgré la première question hostile, les résultats ont été très positifs. Le vote a été presque unanime, avec seulement quatre (incluant la délégué épeurée) opposants. Cela a marqué un excellent début de congrès pour nous et annonce notre prochain pas en avant.
Le congrès a été mal assisté étant donnée la distance de deux heures du centre du parti, Montréal, mais le débat sur le futur du parti a quand même été animé. Le débat a fait rage autour de la décision de la position du parti face à des questions concernant le type de souveraineté pour lequel nous devons battre et comment l’atteindre, l’intégration des immigrants et quelles sortes d’institutions politiques devrons nous créer. Des amendements à la constitution et à la structure du parti ont également été proposés.
Après la pause du dîner, trois grands caucus ont été mis en place pour discuter des questions de politique : l’immigration, la souveraineté et les institutions politiques. La fréquentation était assignée en avance. La discussion sur la souveraineté a permis de mener des débats très intéressants: est-ce que la souveraineté veut nécessairement dire l’indépendance ? Est-ce que la souveraineté est une fin ou un moyen pour atteindre des buts sociaux?
Après le congrès, les camarades étaient très enthousiastes quant au potentiel de QS comme parti politique, et la TMI, comme collectif marxiste affilié, a suscité beaucoup d’intérêt. Le dernier congrès tenu à Montréal était dix fois plus grand, mais on ne peut que s’en réjouir.
Ce congrès n’était qu’un début de notre travail dans le parti. Nous continuerons à recommander l’affiliation des syndicats au parti et l’adoption d’un programme socialiste. Seule la participation de la classe ouvrière dans le parti peut garantir son avenir. Ce n’est que lorsque les ouvriers prendront ce parti avec les deux mains et l’utiliseront comme arme contre les patrons, qu’ils pourront accéder à la victoire.
Quand ça arrivera, les congrès seront dominés par des débats sur les questions les plus importantes, les menaces auxquelles font face les ouvriers : les pertes d’emploi, les fermetures d’usines, l’inflation, l’assurance maladie pourrissante, la hausse des coûts d’éducation et toute autre attaque contre notre niveau de vie. En définitive, ils seront capables de répondre à ces questions et, non seulement les poser, en disant:
Ripostez ! QS doit adopter un programme pour une contre-attaque organisée des masses aux attaques des patrons !
Plus de fermetures ! QS devrait faire un appel aux ouvriers et leur proposer le mot d’ordre suivant : occupation des lieux de travail menacés ! et de s’engager dans les termes suivants : un QS gouvernemental nationaliserait les institutions occupées sous contrôle ouvrier.
Pour un parti des masses ouvrières ! QS doit faire un appel officiel : les syndicats doivent oublier le PQ capitaliste et doivent se joindre à notre parti pour en faire un parti militant des masses.
Joignez-vous à la TMI au Québec et aidez-nous à combattre pour ces idées dans le parti!