La Riposte syndicale est composée de travailleurs, syndiqués et non syndiqués, qui se sont unis pour lutter contre les attaques des patrons et les injustices du système capitaliste. Nous croyons en la démocratie ouvrière, la solidarité active et en une société socialiste où les travailleurs et les travailleuses contrôlent la production. Notre objectif n’est rien de moins que de transformer le mouvement ouvrier de haut en bas, et d’en faire l’instrument démocratique qu’il nous faut pour militer pour une société libérée de l’exploitation et de l’oppression et pour gagner cette lutte.

Beaucoup d’entre nous sont déjà actifs dans nos syndicats et nos lieux de travail à tenter d’organiser, de lutter et de promouvoir les idées que vous trouverez ci-bas. Mais nous avons besoin d’aide! Joignez-vous à nous pour le lancement de La Riposte syndicale qui aura lieu aujourd’hui le 2 mai, et venez en apprendre sur ce que nous défendons et sur comment vous impliquer avec nous!

Pour un syndicalisme de lutte des classes!

Les intérêts des travailleurs et de leurs patrons sont complètement opposés. Les capitalistes font des profits sur le dos des travailleurs en les payant beaucoup moins que la pleine valeur de leur travail. C’est là la vraie raison qui se cache derrière les attaques sur les salaires, les avantages sociaux, les retraites, et les normes d’emplois qui se sont intensifiées depuis la crise de 2008. Ces attaques ne cesseront pas tant que tous les gains de la période d’après-guerre n’auront pas été éradiqués. Le capitalisme est dans un cul-de-sac, et les patrons sont déterminés à presser les travailleurs comme un citron pour compenser.

Dans ce contexte, malgré tout, beaucoup de dirigeants syndicaux croient toujours que la collaboration et les compromis avec les patrons sont possibles. En réalité, ils ne l’ont jamais été, et le sont encore moins actuellement. Les travailleurs de la base veulent lutter. Nous savons que nos conditions de vie sont en jeu, et que les patrons passent à l’offensive. Ce qu’il nous faut, ce sont des dirigeants qui sont prêts à employer les méthodes de la lutte des classes afin de riposter et de gagner.

La classe ouvrière ne peut compter que sur ses propres forces. Nous ne pouvons compter que sur nos propres organisations : nos syndicats, nos conseils centraux locaux, nos fédérations régionales et nationales (comme la CSN, la FTQ). Nous ne pouvons compter sur la prétendue « bienveillance » des patrons ou le système de justice capitaliste. Notre meilleure arme est la grève. C’est par l’action collective que nous pouvons repousser les attaques des employeurs. Nos organisations doivent être utilisées pour nous assurer que chaque grève, même d’un tout petit nombre de travailleurs, peut compter sur la solidarité pleine et entière du mouvement ouvrier dans son ensemble. La victoire des uns est la victoire des autres! Que ce soit par les grèves de solidarité pour soutenir nos confrères et consoeurs en grève ou en mobilisant tous les travailleurs en une grève générale, le syndicalisme de lutte de classe est la façon de mettre en échec les assauts de la classe patronale. Nous avons besoin de dirigeants qui sont prêts à défier les lois adoptées pour nous casser, y compris les lois de « retour au travail » et celles sur les « services essentiels ».

Si nous ne pouvons compter sur nos propres forces dans les luttes économiques, ce principe est aussi vrai pour les luttes politiques.  Le PLQ, le PQ et la CAQ sont les partis des patrons. Ils adoptent ou appuient constamment des lois de retour au travail, ils privatisent, ils mentent et ils appliquent l’austérité. Par peur d’une victoire des libéraux ou de la CAQ, les dirigeants syndicaux en viennent souvent à proposer un « vote stratégique » en faveur des candidats « progressistes ». Soyons clairs : il ne s’agit que d’une politique pro-PQ sous un autre nom. Le PQ n’est pas notre ami, et on ne peut lui faire confiance.

Les travailleurs et travailleuses du Québec doivent avoir leur propre parti. Les syndicats possèdent de vastes ressources et les capacités mobilisatrices permettant de bloquer les partis bourgeois. Les syndicats doivent faire front uni avec Québec solidaire contre l’austérité capitaliste,  comme premier pas vers la formation d’un authentique parti de la classe ouvrière muni d’un programme socialiste.

Pour la démocratie ouvrière!

Pas une ampoule ne brille, pas une roue ne tourne sans la permission de la classe ouvrière. Cependant, nos lieux de travail et nos syndicats sont actuellement menés par une petite poignée de carriéristes, de bureaucrates et de gestionnaires qui sont davantage intéressés par leur propre revenu et leur propre poste que par les intérêts des travailleurs. Les travailleurs de la base, ceux qui sont sur le terrain, en revanche, savent comment les choses fonctionnent, mais leur opinion et leurs conseils sont continuellement ignorés.

Pour que le contrôle démocratique de la production par les travailleurs remplace l’incompétence des gestionnaires d’entreprise, nous devons d’abord reprendre le contrôle de nos syndicats. Pour cela, les membres doivent prendre l’initiative. Les dirigeants doivent provenir des rangs des travailleurs eux-mêmes, et cette connexion organique doit être maintenue en tout temps afin de s’assurer qu’ils sont redevables devant les membres. Les salaires des dirigeants syndicaux ne devraient pas être plus élevés que le salaire moyen des travailleurs qu’ils représentent, et tous les postes d’autorité au sein du syndicat devraient faire l’objet d’élections. De plus, tous les postes devraient être immédiatement révocables lorsqu’un dirigeant refuse de mener la lutte contre les patrons ou ne respecte pas les droits démocratiques des membres.

Il nous faut une participation de masse des travailleurs de la base. Les assemblées syndicales mensuelles devraient être le centre de la démocratie ouvrière dans nos syndicats! Les réunions devraient être structurées et planifiées de manière à permettre une participation maximale. Les travailleurs devraient pouvoir amener les questions importantes à l’ordre du jour et tous ceux qui se présentent devraient pouvoir décider collectivement, sans interférence bureaucratique. Des campagnes massives d’éducation des membres devraient être organisées avec l’objectif d’en apprendre aux travailleurs sur l’importance de l’implication, sur l’histoire du mouvement syndical et sur les gains qui ont été faits grâce à la lutte et aux sacrifices. Plus les membres seront éduqués et participeront, plus nous allons construire un mouvement ouvrier puissant, capable d’aller à l’offensive contre les patrons.

Malheureusement, c’est la voie opposée qui a été empruntée. Dans une tentative de régler des vendettas entre bureaucrates rivaux, les syndicats nationaux et internationaux ont imposé des mises sous tutelle et dirigé les syndicats par décret, étouffant de la sorte les opinions de la base. Par opposition à cette approche, nous disons : laissez les travailleurs décider! Dans 99 % des cas, les travailleurs prendront la bonne décision si on leur laisse la possibilité de faire un choix éclairé. Même une mauvaise décision, si elle a été prise démocratiquement, est meilleure qu’une décision imposée où personne n’apprend quoi que ce soit. C’est seulement dans une situation extrême, par exemple si le crime organisé prend le contrôle d’un local syndical, que la mise sous tutelle peut être justifiée.

Pour l’unité des travailleurs! Syndiquons les non-syndiqués!

L’union fait la force. Nous devons résister aux tentatives des patrons de nous diviser pour mieux régner. Les travailleurs dotés d’une conscience de classe ne seront pas surpris de voir que les patrons utilisent le genre, la race, l’âge, le statut d’immigration, la sexualité, etc., afin de monter les travailleurs les uns contre les autres. Leur but est de faire en sorte que nous nous battions entre nous plutôt que de lutter contre notre exploiteur commun. Mais ce qui est surprenant, c’est que nos dirigeants syndicaux tombent dans ce piège, notamment en acceptant des contrats comportant des clauses de disparité de traitement. Ces conventions protègent un groupe de travailleurs afin qu’il se tienne tranquille, tandis qu’un autre groupe, au sein du même syndicat, est sacrifié. Cette tactique nuit aux jeunes, aux femmes et aux travailleurs immigrants de manière disproportionnée, et alimente la stratégie du patron, qui est de fomenter la division parmi les travailleurs. Le salaire inégal pour un travail égal est un cancer dans nos organisations, et nous devons nous en débarrasser.

Il est essentiel que le mouvement lutte contre le racisme, le sexisme, l’homophobie et tous les autres préjugés. Mais nous ne pouvons pas le faire par des gestes symboliques et des quotas qui ne font rien pour concrètement lutter contre l’oppression, et qui peuvent jouer le jeu des patrons et nous diviser plus encore. Nous ne voulons pas d’une égalité dans la pauvreté, où l’on prend aux pauvres pour redonner à d’autres pauvres. Nous voulons prendre au patron qui nous exploite et nous opprime afin de niveler vers le haut.  Nous proposons une lutte de masse contre toutes les formes d’oppression, à l’aide de méthodes de lutte de classe. Une attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre nous tous!

Les syndicats sont les organisations de base de la classe ouvrière dans sa lutte contre l’exploitation capitaliste et pour la construction de son pouvoir. Présentement, cependant, seule une minorité de la classe ouvrière est syndiquée. Pourtant, ce sont les travailleurs les plus exploités qui auraient le plus avantage à se syndiquer. La force principale que nous avons dans la lutte contre les patrons, c’est la force du nombre. Nous demandons donc à nos dirigeants syndicaux d’élargir l’union des travailleurs par des campagnes de syndicalisation de masse. Syndiquons les non-syndiqués!

De la même manière, les dirigeants syndicaux doivent rompre avec cette mentalité étroite qui consiste à limiter la lutte pour de meilleures conditions aux seuls membres de leur syndicat. Agir ainsi, c’est jouer le jeu des patrons, qui peuvent ensuite présenter les travailleurs syndiqués comme des gens « cupides », montant ainsi la masse de travailleurs non syndiqués contre ceux qui le sont. Les travailleurs organisés devraient plutôt négocier et faire campagne sur des revendications qui profitent à tous les travailleurs. Les travailleurs du transport doivent lutter pour le transport public gratuit, les travailleurs de l’éducation doivent lutter pour la gratuité scolaire, et ainsi de suite. À travers une lutte organisée au bénéfice de tous, nous pouvons unir une majorité écrasante de travailleurs dans une lutte commune.

Non seulement la majorité des dirigeants syndicaux n’utilisent pas les stratégies et les tactiques permettant de gagner, mais certains d’entre eux vont même jusqu’à faire du maraudage. Ce vieux fléau du mouvement syndical consiste à aller voler des travailleurs déjà syndiqués aux autres syndicats. Il s’agit d’une totale perte de temps et de ressources; les énergies de nos syndicats devraient plutôt être consacrées à syndiquer les non syndiqués. Cette approche est caractéristique du point de vue étroit et cupide du syndicalisme corporatiste qui ne fait qu’affaiblir le mouvement en entier, et qui joue donc le jeu des patrons. Pour empêcher le maraudage, les membres de la base doivent avoir le pouvoir et l’utiliser afin de lutter contre la bureaucratie. Lorsque les travailleurs auront le pouvoir de décider, ils vont rejeter les maraudeurs et révolutionner leurs organisations.

Pour le socialisme!

Les marxistes luttent de toutes leurs forces pour toute amélioration des conditions de vie de la classe ouvrière. Cependant, nous savons que tant que nous vivrons sous le système capitaliste, la soif de profits contraindra les capitalistes à nous attaquer sans remords. Si nous regardons la dernière décennie seulement, nous ne voyons que des gels de salaires, des privatisations, des coupes dans les services sociaux, des mises à pied, et un virage vers les emplois de plus en plus précaires. Nous disons : ASSEZ, C’EST ASSEZ! Le capitalisme ne sert pas la classe ouvrière. C’est un véhicule qui sert à enrichir les riches aux dépens de la majorité de la population. Nous devons construire un mouvement ouvrier socialiste pour lutter contre le système capitaliste à l’origine de notre misère. Pour chaque usine fermée par les capitalistes parce qu’ils sont davantage préoccupés par leurs profits que par ce qui profite à la communauté, nous disons : UNE USINE FERMÉE EST UNE USINE OCCUPÉE! Nous demandons la nationalisation sous contrôle démocratique des travailleurs afin de protéger les emplois syndiqués.

Tandis que le capitalisme mène inévitablement à une situation de plus en plus désespérée pour l’écrasante majorité de la population, le socialisme offre une solution à nos problèmes. Plutôt que d’avoir une toute petite minorité de PDG avides qui contrôlent nos vies, la classe des travailleurs, ceux qui participent effectivement au processus de production, peuvent et devraient diriger l’économie. En enlevant aux monopoles privés leur contrôle sur la production, et en la plaçant sous le contrôle démocratique des travailleurs, la richesse et les capacités productives pourraient être utilisées pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs ordinaires, qui savent déjà mieux que quiconque comment faire rouler l’économie.

Le socialisme nous permettrait d’atteindre la semaine de travail de 32 heures sans perte de salaire, la retraite volontaire à 55 ans avec une pleine pension et un salaire minimum viable d’au moins deux tiers du salaire moyen. Nous pourrions financer entièrement notre système de santé et mettre fin à sa privatisation rampante. Nous pourrions éliminer les dettes étudiantes et offrir une éducation postsecondaire gratuite afin que les jeunes issus de la classe ouvrière aient l’occasion de s’éduquer et de se développer. Nous pourrions étendre le réseau de transport public, le rendre accessible et gratuit afin d’aider tous les travailleurs à se rendre au travail. Avec le socialisme, nous serions maîtres de notre destin.

Il est vital de se doter d’un mouvement ouvrier combatif. Joignez-vous à notre lutte pour un syndicalisme de lutte de classe, pour la démocratie ouvrière et pour le socialisme!