Le pilonnage de Gaza par l’aviation israélienne a provoqué la mort de plusieurs centaines d’hommes, de femmes et d’enfants, auxquels s’ajoutent des milliers de blessés. Cette nouvelle agression doit être fermement condamnée par le mouvement ouvrier international. Elle constitue une nouvelle preuve du caractère ultra-réactionnaire de la classe dirigeante israélienne, qui condamne la masse des Palestiniens à vivre dans des conditions absolument insoutenables, enfermée dans les territoires dits « autonomes » comme des rats dans une cage. En tant que marxistes, nous nous opposons à toutes les formes d’oppression, y compris l’oppression nationale. Nous soutenons les aspirations des Palestiniens et leur lutte contre l’oppression que leur inflige l’impérialisme israélien.
Le retrait israélien de Gaza était un mouvement tactique destiné à renforcer l’étau sur la Cisjordanie. Suivant une stratégie du « diviser pour mieux régner », les impérialistes américains et européens avaient suspendu l’aide au gouvernement du Hamas – qui, quoiqu’on en pense, a été démocratiquement élu – et ont restauré l’aide financière pour la Cisjordanie et leur agent Abbas, à qui ils fournissent les armes nécessaires à la répression des militants palestiniens.
Le but du pilonnage de Gaza est d’affaiblir la position du Hamas – mais produit l’effet inverse. Les attaques israéliennes vont de pair avec un renforcement des opérations répressives menées, en Cisjordanie, par le gouvernement de Mahmoud Abbas. Abbas – qui, dans les faits, est un agent de l’impérialisme américain et israélien – défend l’idée d’un « règlement pacifique et négocié » de la question palestinienne. Cette perspective est totalement illusoire, comme le montre l’expérience de plusieurs décennies, et comme le rappellent, de la manière la plus cynique et la plus brutale, les raids aériens déclenchés le 27 décembre, ainsi que la menace d’une nouvelle intervention terrestre. Aucune issue favorable à la lutte pour l’émancipation des Palestiniens n’est possible, sur la base du capitalisme. Aucune paix durable n’est possible, non plus. Sous la domination de l’impérialisme israélien, la « meilleure » perspective possible est celle de « trêves » temporaires, ponctuées par de nouvelles interventions militaires meurtrières.
Dans de nombreux pays du Moyen-Orient, la classe ouvrière reprend le chemin de la lutte. On l’a vu avec les impressionnantes vagues de grève en Egypte, mais aussi au Maroc, en Tunisie, en Jordanie, au Liban et en Israël même. Il est essentiel que la jeunesse révolutionnaire de Palestine comprenne que son émancipation exige la mise en œuvre d’une politique de classe. Le nationalisme ne mène qu’à l’impasse. L’idée que la société israélienne est un seul bloc réactionnaire ne correspond à aucune réalité. D’ailleurs, si tel était le cas, la cause du peuple palestinien serait définitivement perdue. Mais en Israël, il y a des riches et des pauvres, des exploiteurs et des exploités, comme dans n’importe quel autre pays. Il faut travailler à la construction de liens entre les révolutionnaires de Palestine et les masses israéliennes, juives et arabes. A plus d’une reprise, par le passé, il y a eu des signes clairs que le message des territoires occupés trouvait un écho parmi les masses d’Israël. A l’époque du massacre des Palestiniens au Liban, il y avait d’énormes manifestations de protestation, en Israël. Et lors de la première Intifada, il y avait une effervescence évidente dans la société israélienne, y compris dans les forces armées.
La tactique du Hamas – les attentats-suicide et les tirs de roquette contre des civils israéliens – est mauvaise parce que contre-productive. A chaque civil israélien tué, l’armée israélienne tue beaucoup plus de Palestiniens. Le terrorisme individuel n’a aucun impact sur la machine militaire israélienne. Par contre, il aide considérablement la classe dirigeante et l’Etat israéliens. En poussant les masses vers l’Etat sioniste, cette tactique renforce cela même qu’elle prétend détruire.
Nous nous battons pour une révolution socialiste au Moyen-Orient, en Iran, dans le Golfe et en Afrique du Nord. Nous luttons contre l’impérialisme – l’ennemi principal de tous les peuples. Mais nous luttons aussi contre le capitalisme et la grande propriété terrienne. Nous sommes opposés au fondamentalisme religieux, du côté juif comme du côté musulman. Nous sommes pour l’union de tous les travailleurs dans une lutte pour la création d’un Fédération Socialiste du Moyen-Orient.
Il faut chercher à diviser Israël suivant une ligne de classe et briser ainsi la domination du sionisme réactionnaire. Certes, dans les circonstances actuelles, une telle position n’est pas facile à défendre. Mais nous devons expliquer patiemment les idées du socialisme et de l’internationalisme. Elles ne seront entendues que par une minorité, dans l’immédiat, mais ce ne sera pas toujours le cas. Du fait de l’impasse du nationalisme et de la dégradation constante des conditions de vie, de part et d’autres des frontières, ces idées finiront par rencontrer un écho massif.