Le mouvement des campements de solidarité avec la Palestine est arrivé au Canada. Cette escalade de la lutte arrive comme une bouffée d’air frais.
Samedi matin, un campement a été érigé à l’Université McGill, en plein centre-ville de Montréal. Cette fin de semaine, des milliers de gens sont passés par le campement pour témoigner de leur solidarité. Des étudiants de McGill, mais aussi de Concordia, de l’UQAM et d’autres campus sont présents.
Ce matin, c’est l’administration de l’Université de Colombie-Britannique qui s’est réveillée avec la nouvelle d’un campement sur son terrain. D’autres campements feront certainement leur apparition dans les prochains jours.
Les administrations et la classe dirigeante en général ont peur et tentent déjà d’empêcher le mouvement de grossir. C’est ce que nous voyons à l’Université de Toronto, où le plus grand espace ouvert sur le campus a été clôturé aujourd’hui, citant la crainte « d’activités non autorisées ». L’administration de l’Université d’Ottawa a déjà publié une déclaration affirmant que « les campements et les occupations ne seront pas tolérés ».
Après des mois de stagnation, les campements représentent une avancée concrète du mouvement de solidarité avec la Palestine. Les communistes appuient totalement cette lutte, et nous enjoignons nos militants à participer et aider à étendre le mouvement sur tous les campus et parmi la classe ouvrière plus large.
Humeur combative
À McGill, le campement en est à son troisième jour. Le tout se déroule à la fois dans le calme et la discipline, mais également dans une humeur tant festive que combative.
Tant samedi que dimanche, une manifestation pour la Palestine s’est terminée au campement. De l’aveu même de l’administration, la taille du campement a triplé depuis samedi. Il est clair que des milliers de gens à Montréal suivent les événements de près et sont excités par ce développement, où les étudiants ont recours à l’action directe de masse pour stopper le génocide.
Il y a une réelle soif d’idées et de discussion politique sur place; des cercles de lecture, des discussions, des séances de confections d’affiches sont constamment organisés.
Les camarades du Parti communiste révolutionnaire ont tenu un « teach in » sur l’impérialisme, avec entre 50 et 100 personnes qui écoutaient au courant de l’événement. Nous continuerons toute la semaine à organiser des activités d’éducation politique sur place.
Dans un script écrit à l’avance, l’administration de l’université a envoyé un courriel dénonçant le « langage antisémite » prétendument utilisé dans l’occupation. Elle affirme son attachement à la liberté d’expression et la liberté de réunion… et prépare maintenant la répression du mouvement.
Au moment de publier ces lignes, la police antiémeute est présente, et pourrait attaquer le campement à tout moment.
Ces gens n’apprennent jamais rien. Les calomnies et la répression, comme nous l’avons vu à l’Université Columbia, pourraient faire grandir le mouvement. Le vent tourne du côté des manifestants pour la Palestine, alors que les campements se répandent partout dans le monde.
Élargissons le mouvement!
La glace a été brisée. Maintenant, il faut que le mouvement s’étende à toutes les universités, collèges et cégep au Québec et au Canada. Partout, la rage contre le génocide doit être organisée.
Les campements ne devraient pas être dans les mains des seuls étudiants. Nous devons les étendre en appelant les employés des universités elles-mêmes à rejoindre. Les professeurs, les auxiliaires d’enseignements, le personnel de soutien, le personnel de recherche; tous devraient entrer dans la lutte sur le terrain. Les professeurs de la faculté de droit de McGill sont déjà en grève. Toutes ces couches devraient être amenées à entrer en grève pour soutenir le mouvement.
Le mouvement de campements a un objectif particulier : le désinvestissement des entreprises complices du génocide, et que les universités dévoilent leurs états financiers.
Les revendications du mouvement ont le mérite de pointer vers un aspect important : pourquoi nos universités fonctionnent-elles comme des entreprises privées? À McGill, les membres de l’administration font entre 147 603$ et 595 325$ par année. Pourquoi une petite clique de bourgeois peut-elle engranger des sommes faramineuses en frais de scolarité exorbitants, et placer cet argent dans des projets financiers qui permettent le génocide en Palestine?
Nous devons créer un mouvement si puissant que les administrations sont forcées de faire des concessions. Pas un sou, pas une balle pour la guerre génocidaire! Ouvrez les livres de comptes!
Cette clique de riches parasites doit partir. Le mouvement devrait revendiquer l’abolition des conseils d’administration non élus, pour les remplacer par des représentants élus des étudiants, du personnel et de la communauté locale. Le contrôle des universités doit être aux mains des étudiants et du personnel!
Classe ouvrière
Les campements sont un pas en avant et pourraient forcer certaines universités à reculer. Mais la guerre génocidaire repose sur plus que les investissements des conseils d’administration des universités.
Encore à ce jour, le Canada participe à l’envoi de matériel militaire à Israël. Cette machine doit être stoppée.
Nous devrions nous donner comme mission d’élargir le mouvement à la classe ouvrière dans son ensemble. Les travailleurs, de par leur rôle dans la production, peuvent mettre du sable dans l’engrenage guerrier. Nous devons amener les travailleurs dans la lutte.
Les travailleurs des ports de Montréal et de Vancouver; les travailleurs de l’entreprise d’armement Raytheon à Calgary; ceux de TTM à Toronto; les travailleurs de Google, où des employés aux États-Unis ont tenté de prendre les choses en main; des pans entiers de la classe ouvrière sont impliqués de près ou de loin dans des entreprises qui font affaire avec Israël. Ces travailleurs doivent être approchés et entraînés dans le mouvement!
À bas Justin le génocidaire!
Au Canada, nous avons une chance en or de faire avancer le mouvement contre l’offensive génocidaire à Gaza. Nous sommes dirigés par un faible et détesté gouvernement libéral minoritaire dont l’existence est attribuable à l’appui du NPD. En étendant le mouvement à tous les campus du Canada et en amenant les travailleurs dans la lutte, nous pourrions faire tomber le gouvernement. Cela enverrait un électrochoc au mouvement partout dans le monde.
Le mouvement en est à ses débuts au Canada, mais le potentiel est immense. Les communistes seront au cœur du mouvement partout où nous avons des forces. Nous argumenterons pour la nécessité de renverser le système capitaliste au grand complet, de mettre les universités et les milieux de travail dans les mains des travailleurs, en vue de bâtir une société socialiste libérée des guerres et de l’exploitation.
Pas un sou, pas une balle pour la guerre génocidaire! Coupez les liens financiers avec Israël, ouvrez les livres de comptes!
Le contrôle des universités doit être aux mains des étudiants et du personnel!
Pour un boycott ouvrier des industries qui alimentent le génocide!
À bas Justin le génocidaire!
Intifada jusqu’à la victoire!