Traduction d’un article publié an anglais sur le site In Defence of Marxism le 19 juillet 2005.
Au fur et à mesure que les archives soviétiques sont ouvertes et étudiées, de plus en plus de matériel concernant ce qui s’est passé en Russie immédiatement après la révolution est rendu disponible. Des mythes ont été créés sur des événements tels que la « rébellion » de Cronstadt, les révoltes paysannes, les anarchistes, etc. Le nouveau matériel disponible confirme ce que Lénine et Trotsky ont expliqué à propos de ces événements. Malgré toutes les tentatives de diffamation contre les bolcheviks, la vérité est toujours concrète.
Lorsque la révolution d’Octobre a eu lieu en 1917, la Russie était un pays sous-développé et agraire, et la paysannerie représentait 86% de la population. Pendant la révolution de Février 1917, cette paysannerie, pour la première fois dans l’histoire de la Russie, s’est activement impliquée dans l’arène politique, notamment à travers les députés de soldats dans les soviets.
Il ne faut bien sûr pas ignorer les grands soulèvements paysans des 17e et 18e siècles, ni les rébellions de 1905. Cependant, ce n’est que lors des révolutions de 1917 que la paysannerie russe a finalement réussi à obtenir des postes de représentants stables et indépendants.
Et pourtant, la révolution de Février, ayant été récupérée par la bourgeoisie par l’intermédiaire des socialistes de droite, n’a pas résolu les problèmes de la paysannerie. L’échec le plus flagrant du gouvernement provisoire dans ce domaine a été son incapacité totale à résoudre la question la plus importante pour la paysannerie russe : la question agraire. Les paysans ont répondu aux délais et aux trahisons du gouvernement par des expropriations spontanées des terres. Seule la révolution d’Octobre, menée par les bolcheviks, a reconnu le droit des paysans à devenir maîtres de la terre qu’ils avaient travaillée pendant des centaines d’années.
Lénine et ses camarades comprenaient que l’organisation de la classe ouvrière et la défense de ses intérêts devaient être des questions de la plus haute priorité pour le parti bolchevique. Cependant, les bolcheviks n’étaient en aucun cas aveugles aux besoins des paysans. Contrairement aux mencheviks, les bolcheviks comprenaient parfaitement l’importance du militantisme dont la paysannerie avait fait preuve pendant la révolution de 1905, et reconnaissaient que cette énergie serait une grande force dans la prochaine révolution. Lénine et Trotsky avaient tous deux pour objectif d’unir les travailleurs des villes et les éléments les plus révolutionnaires des villages, à savoir le prolétariat agricole et les paysans les plus pauvres. Dans les premiers jours de la révolution d’Octobre, les bolcheviks ont fait de grands progrès dans ce sens avec « le décret sur la terre », qui a pris les vastes territoires appartenant aux propriétaires terriens et les a remis à la paysannerie. Le Parti socialiste-révolutionnaire de gauche (ayant scissionné du Parti socialiste-révolutionnaire collaborationniste) représentait les masses paysannes, et a été invité par le Parti bolchevique à se joindre au premier gouvernement soviétique.
Puis à partir du milieu de 1918, les coups cruels de la guerre civile ont creusé un fossé entre la ville et la campagne. La paysannerie s’est dirigée vers le conservatisme. Les paysans avaient obtenu tout ce qu’ils voulaient de la révolution et étaient prêts à défendre leur nouvelle propriété à la fois contre la gauche et la droite. Les villages russes sous-développés, fonctionnant chacun à la manière d’une économie de subsistance, pouvaient survivre sans les villes. L’état d’esprit qui régnait dans la paysannerie était que les villes n’étaient bonnes qu’à produire des produits industriels de luxe, tant que les prix étaient bas; et que, à part cela, les villes n’étaient qu’une source de problèmes – la bureaucratie, la conscription pour l’armée, des impôts et des prélèvements sur le grain. Cette perspective très déséquilibrée était similaire à celle des mouvements paysans ultérieurs du « tiers-monde », par exemple celui des Khmers rouges au Cambodge.
Alors que les mouvements paysans des dernières décennies se sont exprimés à travers les idées maoïstes ou guévaristes, la paysannerie russe de la période de la guerre civile russe a plutôt adopté des slogans anarchistes. Mais ce processus a été graduel. Il a commencé avec le soutien de la paysannerie pour le Parti socialiste-révolutionnaire, qui était le parti des populistes russes connus sous le nom de « Narodniks ». Ce parti était petit-bourgeois, et il a d’abord fait appel aux communautés paysannes en prônant uniquement un « socialisme russe », qui mettait l’accent sur le rôle de la paysannerie – et non de la classe ouvrière – comme l’élément central du processus révolutionnaire.
En 1918, le Parti socialiste-révolutionnaire (S.-R.) s’est scindé en deux ailes, droite et gauche, et a ainsi subi des pertes massives de soutien. Le rôle des S.-R. en tant que dirigeants de la paysannerie a été lentement remplacé par des groupements anarchistes. Certains de ces groupes étaient extrêmement sectaires et anti-bolcheviques, comme le célèbre groupe « Nabat ». Ce groupe particulier a été responsable de l’organisation d’actions terroristes sanglantes contre le centre du parti bolchevique à Moscou en 1919. L’idéologie de ce groupe va par la suite s’exprimer à travers le mouvement de Makhno.
Tandis que les villages russes ne dépendaient pas des villes, les centres industriels russes dépendaient des produits agraires des villages pour leur subsistance et leur survie. L’effondrement des infrastructures, qui a commencé en 1915, a atteint son apogée en 1918. De nombreuses crises, dont les lock-out des patrons, le sabotage industriel, la guerre civile, l’effondrement de l’industrie du transport et la famine de masse dans les villes, ont forcé les bolcheviks à mettre en œuvre la politique du « communisme de guerre ». L’expropriation des surplus alimentaires des villages afin de nourrir les travailleurs des villes était une caractéristique importante de cette politique. Cette pratique a été appelée la « prodrazverstka ».
La paysannerie ne s’est pas réjouie de cette mesure. Lorsque les représentants du gouvernement soviétique venaient dans les campagnes pour réquisitionner la nourriture, ils étaient perçus comme des bandits venus voler les biens des paysans. Très souvent, ces représentants (appelés « prodotriadi ») étaient brutalement assassinés. Il y a également eu de nombreux cas de prodzrazverstka qui ont provoqué des rébellions de paysans contre les bolcheviks.
Pendant la guerre civile, la petite bourgeoisie (la paysannerie) a été pressurisée des deux côtés, entre la classe ouvrière et les forces de la réaction. Par conséquent, dans certaines régions, la paysannerie petite-bourgeoise a tenté de jouer un rôle indépendant en manœuvrant entre les bolcheviks et leurs ennemis contre-révolutionnaires. Les tendances à ce genre d’actions étaient particulièrement fortes en Sibérie et en Ukraine, deux régions moins développées sur le plan économique et industriel, et donc dotées d’une classe paysanne forte et riche. Pendant un certain temps, ces forces se sont alliées aux bolcheviks, puisque l’Armée blanche défendait la restauration de l’ancien système de propriété foncière, qui était absolument inacceptable pour la masse de la paysannerie.
De tous les mouvements paysans qui ont tenté de garder une position mitoyenne, le plus célèbre est celui dirigé par Makhno en Ukraine de 1918 à 1921. Cette force militaire était une armée paysanne typique, dont la structure était inchangée depuis l’époque médiévale – possédant à la fois les forces et les faiblesses de cette forme. La milice de Makhno a commencé comme une force de guérilla, formée lorsque l’Allemagne a occupé l’Ukraine en 1918. Ces guérillas excellaient dans leur propre sphère d’action, mais ne pouvaient pas résister à un affrontement prolongé contre une armée régulière. Lorsque ces guérillas opéraient dans leurs régions d’origine, elles pouvaient s’attendre à recevoir de l’aide de la population locale. Mais lorsqu’elles se battaient loin de leurs villages, elles vivaient du brigandage et perdaient ainsi le soutien de la plupart des gens.
Makhno dirigeait un mouvement paysan, et n’a donc jamais eu de base solide dans aucune des villes. La plupart des travailleurs qui vivaient dans les régions de l’Ukraine sous le contrôle de Makhno se rangeaient du côté des bolcheviks ou des mencheviks. Les exemples suivants illustrent l’attitude de Makhno envers la classe ouvrière. Alors que les cheminots et les télégraphistes de la ligne Ekaterinoslav-Sinelnikovo souffraient encore après une longue période de famine sous l’occupation de Dénikine, ils ont demandé à Makhno de les payer pour leur travail. Il leur a répondu : « Nous n’allons pas vous nourrir comme les bolcheviks, nous n’avons pas besoin des chemins de fer; si vous avez besoin d’argent, prenez le pain de ceux qui ont besoin de vos chemins de fer et de vos télégraphes ». Dans un autre incident, Makhno a déclaré aux travailleurs de Briansk : « Parce que les ouvriers ne veulent pas soutenir le mouvement de Makhno et demandent d’être payés pour les réparations de la voiture blindée, je vais prendre pour moi cette voiture blindée gratuitement et ne rien payer ».
Avec les affrontements entre paysans et propriétaires fonciers d’une part, et entre paysans et ouvriers d’autre part, Makhno a été poussé à mettre en place des politiques qui étaient loin d’être « libertaires ». Les conditions de vie réelles des paysans d’Ukraine de 1919 à 1921 étaient cruelles et répressives. Les villes des territoires contrôlés par Makhno n’étaient pas gouvernées par des soviets. Elles étaient plutôt dirigées par des maires issus des forces militaires de Makhno. Le mouvement de Makhno était très centralisé, et les dirigeants du comité révolutionnaire décidaient de tout. Makhno avait même mis en place une organisation policière (!), dirigée par Leo Zadov (Zinkovsky), un ancien ouvrier anarchiste devenu célèbre pour sa brutalité. Soit dit en passant, au début des années 20, Zadov est retourné en URSS – pour rejoindre la Guépéou! Il a été récompensé pour ses services par sa propre exécution en 1937. En Ukraine, on voit clairement que les anarchistes commettaient les mêmes crimes dont ils accusaient les bolcheviks.
En septembre 1920, Ivanov V. (représentant du soviet révolutionnaire du front du Sud) a visité Makhno. Il a plus tard donné cette description du camp de Makhno : « Le régime est brutal, la discipline est dure comme fer, les rebelles sont battus au visage pour des infractions mineures, aucune élection de l’état-major, tous les commandants jusqu’aux commandants de compagnie sont nommés directement par Makhno et le Conseil de guerre révolutionnaire anarchiste, le soviet militaire révolutionnaire (Revvoensovet) est devenu une institution irremplaçable, incontrôlable et non élue. Sous le conseil militaire révolutionnaire, il existe une « section spéciale » qui s’occupe des désobéissances en secret et sans pitié ».
Afin d’acquérir des fournitures et de l’équipement, Makhno s’alliait parfois avec l’Armée rouge. Cependant, il a toujours refusé d’accepter la discipline et l’ordre de l’Armée rouge. Afin d’obtenir de la nourriture, les forces de Makhno volaient non seulement les villages sous leur contrôle, mais aussi les convois de l’Armée rouge. Cela a provoqué de nombreux conflits. Finalement, en 1921, de telles actions ont joué un rôle dans la scission décisive entre Makhno et l’État soviétique. C’est à cette époque que Makhno et ses conseillers anarchistes ont perdu le soutien des paysans, en raison de la Nouvelle politique économique des bolcheviks, qui a remplacé la prodrazverstka par une taxe sur le pain. Après une courte période de batailles, la milice de Makhno a été écrasée. Nestor Makhno s’est enfui en Roumanie, tandis que la majorité de ses combattants ont capitulé et ont bénéficié d’une amnistie.
La « rébellion » de Cronstadt de mars 1921 a également été l’expression du conflit entre l’État soviétique et la paysannerie. Cette rébellion était l’une des nombreuses rébellions similaires de cette période contre les autorités soviétiques. Mais Cronstadt se distingue des autres par sa position stratégique importante et par la mythologie qui s’est créée autour d’elle après les événements.
À la fin des années 1930, un groupe d’ex-trotskystes (Victor Serge, Max Eastman, Souvarine, et autres) a critiqué Trotsky pour ses actions en tant que chef de l’Armée rouge pendant la rébellion de Cronstadt. Ces anciens trotskystes ont défendu les événements de Cronstadt comme une rébellion d’ouvriers et de marins contre la « dictature bolchevique », et dénoncé la répression de la rébellion comme le « premier pas vers le stalinisme ». Par la suite, les idéologues et les propagandistes anticommunistes vont adapter cette critique pour servir leurs propres intérêts.
Trotsky a répondu en 1938 par un remarquable article intitulé Beaucoup de tapage autour de Cronstadt, dans lequel il analysait la nature petite-bourgeoise de ce putsch manqué. Il n’est pas nécessaire de répéter les arguments de Trotsky en défense de ses actions concernant la mutinerie de Cronstadt, car quiconque veut connaître la vérité peut facilement trouver cet article. À la place, pour les besoins de cet article, il serait plus approprié de présenter de nouvelles informations tirées d’un recueil de documents publiés dans les dernières années. Ces nouvelles preuves provenant des archives soviétiques nous apportent la preuve définitive que la position des critiques de Trotsky était basée sur des hypothèses fausses et des informations incorrectes.
Le premier mythe sur Cronstadt est qu’il s’agissait d’une rébellion des mêmes soldats qui étaient des héros de la révolution d’Octobre. Bien qu’il soit vrai que beaucoup de marins de Cronstadt étaient des anarchistes en 1917, ils ont néanmoins servi loyalement le pouvoir soviétique. Pendant la guerre civile, les camps d’entraînement de Cronstadt ont fourni des troupes d’élite profondément révolutionnaires, qui ont lutté pour le maintien du pouvoir soviétique. Cependant, comme de plus en plus de marins révolutionnaires devaient être envoyés sur le front, de nouveaux conscrits ont commencé à affluer vers Cronstadt, remplaçant les révolutionnaires. En 1920, la garnison de Cronstadt était submergée par plus de 10 000 nouvelles recrues. Le nombre total de soldats et de marins à Cronstadt était de 18 707. La plupart d’entre eux venaient du sud de la Russie et de l’Ukraine, des régions fortement influencées par Makhno. Sur ce nombre, seuls 5000 ont participé au soulèvement.
Ces chiffres prouvent que les anciens marins révolutionnaires étaient en nette minorité en 1921. Cependant, de manière remarquable, les marins révolutionnaires se sont imposés avec audace. Le 8 mars, un certain nombre d’entre eux ont publié un pamphlet intitulé « Arrêtez immédiatement le putsch contre-révolutionnaire dans la ville ». Le 15 mars, le comité révolutionnaire de Cronstadt a ordonné l’arrestation de tous les anciens marins qui refusaient d’« obéir aux ordres ». Cet ordre n’a cependant pas été exécuté jusqu’au bout. Le 24 mars, un groupe de vieux marins a empêché l’explosion du cuirassé « Petropavlovsk », a arrêté des officiers et s’est soumis aux forces soviétiques qui approchaient.
L’autre légende concernant Cronstadt est que les dirigeants du putsch avaient des intentions révolutionnaires. Certains auteurs ont même écrit que les mutins sont morts avec le slogan « vive le communisme! » sur les lèvres! Mais c’est un mensonge. Les faits honnêtes démolissent ce mythe. Le général Elvengern, membre d’une organisation contre-révolutionnaire dirigée par Boris Savinikov, a révélé son rôle dans la direction de la rébellion, avec un rapport sur les événements de Petersbourg-Cronstadt écrit en février et mars 1921.
Ce rapport a été écrit alors qu’il était à Paris : « …d’un point de vue tactique, ils [les membres du comité révolutionnaire] se sont déclaré des partisans fanatiques du pouvoir soviétique, et ont dit qu’ils s’opposaient seulement à la dictature du Parti communiste, avec l’espoir qu’avec une telle plate-forme, il deviendrait difficile pour les communistes de mobiliser les défenseurs soviétiques et les unités soviétiques pour les écraser. » La même chose a été écrite par le cadet G. Zeidler, dans une lettre privée. Pavel Milioukov, peut-être le plus grand représentant libéral russe de son époque, et le chef du Parti constitutionnel démocratique (les fameux « cadets »), a résumé ces rapports dans un journal parisien en disant : « Le pouvoir soviétique sans les bolcheviks sera temporaire. »
Mais qu’en est-il des participants ordinaires de la rébellion de Cronstadt? Ces marins étaient-ils vraiment prêts à mourir pour un « communisme sans les bolcheviks »? Le marin Dmitry Urin a écrit le 5 mars, dans une lettre à son père dans la province de Herson en Ukraine : « Nous avons rejeté la commune, nous n’avons plus de commune, maintenant nous n’avons que le pouvoir soviétique. Nous, à Cronstadt, avons pris la résolution d’envoyer tous les Juifs en Palestine, afin de ne pas avoir en Russie une telle saleté, tous les marins ont crié : « Les Juifs dehors »… » Si quelqu’un avait des doutes sur le contenu « réellement révolutionnaire » de cette lettre, cette phrase suffit à les dissiper. Elle est si frappante qu’elle n’appelle à aucun autre commentaire.
Dès le début de la rébellion, les communistes ont subi la répression. Le 3 mars, 170 communistes ont été arrêtés à Cronstadt. Puis, le 15 mars, de nombreux vieux marins révolutionnaires ont été arrêtés. Mais il n’y a pas que les communistes qui ont été réprimés. Un garçon de 17 ans a été envoyé en prison pour avoir demandé pourquoi les membres du comité révolutionnaire recevaient de la meilleure nourriture et de plus grosses portions que les travailleurs ordinaires.
Comme l’avait dit Trotsky, la soi-disant « rébellion de Cronstadt » n’a pas été le premier mouvement petit-bourgeois et anti-bolchevique pendant la guerre civile. Elle était similaire à d’autres mouvements avec des slogans tels que « les soviets sans les bolcheviks ». Des mouvements de ce type ont eu lieu dans certaines usines de l’Oural, ainsi que dans les armées des Cosaques. De toute cette expérience, nous pouvons voir que dans les conditions de la lutte des classes – avec la révolution d’un côté et la contre-révolution de l’autre – ces slogans mènent inévitablement et invariablement au camp de la réaction médiévale. Aucune révolution ne peut réussir sans un parti révolutionnaire. Les travailleurs et les soldats russes ordinaires l’ont bien mieux compris il y a plus de 80 ans que beaucoup de gens de la « gauche » aujourd’hui.
De nombreux militants anarchistes, mencheviques, socialistes-révolutionnaires et d’autres partis du même type ont participé aux soviets aux côtés des bolcheviks – non « sans » eux. Il y avait une énorme différence entre les membres ordinaires de ces partis et leurs dirigeants. Leurs dirigeants refusaient tout compromis et restaient complètement anti-bolcheviques. Au début de l’année 1920, les autorités de certaines régions juives d’Ukraine ont été recrutées parmi les membres du Bund (une aile juive de l’ancien parti social-démocrate). De nombreux anarchistes ont pris part à la révolution ainsi qu’à la guerre civile, luttant aux côtés des bolcheviks, coopérant avec le pouvoir soviétique jusqu’à la montée du stalinisme. Ces révolutionnaires clairvoyants sont qualifiés de traîtres par certains anarchistes d’aujourd’hui. Mais dans les prochaines années, de plus en plus d’informations provenant des archives soviétiques, et de nouveaux documents détaillant la lutte du prolétariat russe, continueront à dissiper les anciennes calomnies. Le véritable héritage de la révolution d’Octobre sera clair pour tout le monde.