Le siège et l’invasion de la bande de Gaza par Israël a tué plus de 10 000 Palestiniens, avec le soutien politique, financier et militaire de l’impérialisme canadien.
Le Canada a travaillé d’arrache-pied pour justifier les crimes de guerre d’Israël contre les Palestiniens au Parlement et dans les médias. Il a fourni des centaines de millions de dollars d’armement. Il a apporté un soutien logistique. Et, comme le rapporte Global News, il a discrètement déployé son unité ultra-élite de forces spéciales pour participer au siège.
« Ils sortent pour tuer des cibles »
Il y a actuellement 300 soldats des Forces armées canadiennes (FAC) en Israël, y compris des membres de la Deuxième Force opérationnelle interarmées (FOI 2).
La FOI 2 est la force de frappe nationale du Canada chargée des missions les plus dangereuses et les plus sensibles, notamment les guerres antiterroristes et contre-insurrectionnelles. Comme le dit David Rudd, directeur de l’Institut canadien d’études stratégiques : la FOI 2 est entraînée « à s’infiltrer dans des zones dangereuses derrière les lignes ennemies, à rechercher des cibles clés et à les éliminer. Elle n’est pas là pour arrêter les gens. Ils ne sortent pas pour distribuer des colis de nourriture. Ils sortent pour tuer des cibles. »
Le 1er novembre, Marie-France Lalonde, secrétaire parlementaire du ministre de la Défense, a déclaré que le Canada « ne fournit pas d’assistance militaire » à Israël dans la poursuite de son offensive.
Mais l’affirmation de Mme Lalonde a été contredite par l’armée canadienne elle-même.
Alors que le ministère de la Défense nationale a d’abord déclaré que ses commandos n’étaient là que pour évacuer le personnel de l’ambassade du Canada, un porte-parole du ministère a ajouté qu’ils étaient « en liaison» avec l’armée israélienne.
À ce jour, le major-général Denis Thompson a déclaré à Global News que, selon toute vraisemblance, les forces canadiennes aident l’armée israélienne à « sauver des otages » et à mener d’autres opérations.
« Il existe certainement une relation étroite entre les forces spéciales du Canada et l’armée israélienne », a déclaré M. Thompson. « C’est tout à fait normal. »
Les commandos canadiens dans le monde
Le major général a également indiqué que la FOI 2 est souvent déployée en tant que « force opérationnelle immédiate » dans des zones de crise, afin de protéger les « intérêts » du Canada dans le monde entier.
Depuis la création de la FOI 2, le commando a été déployé à Haïti, en Bosnie, au Rwanda, au Kosovo, au Congo, au Pérou, en Irak, en Libye, en Colombie, en Afghanistan et ailleurs.
Après avoir aidé le Canada à intervenir dans le cadre de l’éclatement de la Yougoslavie, qui a fait près de 200 000 morts et des millions de déplacés, la FOI 2 a mené ses premières opérations en Amérique latine, notamment contre la guérilla de gauche de Túpac Amaru au Pérou.
Cependant, l’unité est peut-être plus connue pour son ingérence en Haïti. La FOI 2 était déjà présente en Haïti en 1996, où elle a conseillé le président René Préval sur les méthodes à employer pour réprimer les populations pauvres du pays pendant qu’il mettait en place des mesures d’austérité. Après la victoire de la Famille Lavalas aux élections suivantes, qui promettait des réformes mineures, la FOI 2 a été chargée d’aider à destituer le président Jean-Baptiste Aristide par un coup d’État de droite.
Le 29 février 2004, les Marines des États-Unis ont forcé Aristide à prendre un avion pour quitter le pays tandis que la FOI 2 assurait la sécurité de l’aéroport. Les impérialistes ont alors effectivement mis en place un nouveau gouvernement, pendant que les soldats canadiens, dans le cadre d’une mission de l’ONU, lançaient un règne de terreur dans tout le pays.
L’intérêt du Canada pour le coup d’État était évident : faire du profit. Tous les aspects de l’économie haïtienne sont dominés par des multinationales, comme la société canadienne Gildan, qui exploite les coûts de production textile très bas du pays, y compris les salaires extrêmement faibles. Ces salaires ont été maintenus aussi bas par des interventions impérialistes régulières de pays comme le Canada.
Pendant l’intervention canadienne en Afghanistan, le général Rick Hillier a déclaré que la FOI 2 était « très en demande » et « de classe mondiale », peu avant qu’il n’apparaisse que les commandos aidaient discrètement l’intervention menée par les États-Unis en Irak.
La FOI 2 a également été déployée à plusieurs reprises pour espionner et écraser les mouvements autochtones au Canada. La FOI 2 a été déployée à Kanehsatake et à Kahnawake en 1994, pour préparer une invasion militaire contre les guerriers mohawks. Un an plus tard, les commandos ont aidé la GRC lors du siège du lac Gustafsen.
Dans tous ces exemples, la FOI 2, en tant que force d’élite de l’armée canadienne, a servi un intérêt clair : réprimer les pauvres et assurer les profits.
C’est aussi précisément la raison pour laquelle l’État canadien, comme les États-Unis, soutient, maintient et étend le « droit » d’Israël à tuer des Palestiniens.
Comme nous l’avons déjà expliqué, le Canada exporte des millions de dollars d’armes et aide diplomatiquement Israël à servir de rempart réactionnaire, pour défendre les intérêts des capitalistes américains et canadiens dans la région. Chaque fois que les intérêts du capitalisme américain et occidental ont été menacés au Moyen-Orient ou en Afrique du Nord, l’État israélien – principalement son armée et son aviation – a été prêt à intervenir.
Combattre l’impérialisme
Le dernier déploiement de la FOI 2 du Canada n’est que la partie émergée de l’iceberg de ses ambitions impérialistes.
L’exemple de la FOI 2 et des autres forces spéciales canadiennes souligne que, si les travailleurs d’Amérique du Nord, d’Europe occidentale, d’Amérique latine, des Caraïbes, d’Afrique et du Moyen-Orient présentent de nombreuses différences, ils partagent tous une histoire commune d’oppression par les forces étatiques canadiennes, américaines, israéliennes et autres, car ils sont exploités par la même classe dirigeante. En bref, ils ont un ennemi commun.
Que ce soit en Palestine, à Haïti, en Afghanistan ou chez nous, l’objectif des puissances impérialistes est clair : promouvoir les intérêts économiques de la classe dirigeante et surveiller et détruire toute menace à son pouvoir.
C’est pourquoi des millions de jeunes et de travailleurs canadiens vouent une haine brûlante aux impérialistes et à l’enfer qu’ils infligent à Gaza et dans le monde entier. La classe ouvrière palestinienne est opprimée par l’État israélien, de concert avec ses alliés impérialistes occidentaux. Voilà la solidarité de la classe dirigeante impérialiste. Pour libérer la Palestine, tous ces gouvernements doivent être balayés par un mouvement révolutionnaire.
Au Canada, cela signifie arrêter le flux d’armes, d’aide et de soldats vers Israël, en renversant la classe dirigeante canadienne et en détruisant l’État canadien.
À l’échelle mondiale, la colère brûlante qui a éclaté en solidarité avec la Palestine doit être organisée et cristallisée en une force capable de vaincre l’impérialisme partout dans le monde.