Cet article est l’éditorial pour le numéro 9 de Révolution communiste. Abonnez-vous dès maintenant!
Après avoir rasé Gaza, Israël s’est lancé dans une offensive meurtrière massive sur le reste du Moyen-Orient. Il a envahi le Liban, frappé un port au Yémen, et aurait même mené des frappes en Syrie. En réponse, l’Iran a lancé des missiles sur Israël. La situation pourrait dégénérer en guerre régionale dans laquelle un pays après l’autre serait aspiré.
Avec le déclin des États-Unis et la montée de la Chine, les tensions montent entre les grands blocs impérialistes. Cette guerre pourrait devenir une autre guerre par procuration entre ces blocs, comme celle qui se déroule en Ukraine. Même si une grande guerre régionale n’éclate pas, toute la région sera plongée pour des années à venir.
Avec une économie fragile qui se remet à peine de la crise de la COVID et des années d’inflation, les impérialistes comprennent qu’une déflagration au Moyen-Orient pourrait déclencher une crise économique qui déstabiliserait leurs régimes politiques déjà fragiles. Pourtant, à part des paroles vides, les puissances occidentales ne font rien pour stopper l’État sioniste dans son déferlement agressif.
Biden a affirmé dans son dernier discours devant l’ONU, le 24 septembre, qu’« une guerre à grande échelle n’est dans l’intérêt de personne ». Mais il n’a aucunement l’intention de cesser l’envoi d’armes américaines à Israël, sans lesquelles une telle guerre serait impossible. Israël joue un rôle trop important pour mettre en péril cette alliance, agissant comme avant-poste protégeant les intérêts occidentaux au Moyen-Orient.
Les États-Unis en particulier comprennent aussi que tous leurs alliés regardent attentivement comment ils traitent Israël. Alors que le capitalisme en crise provoque des conflits croissants entre puissances impérialistes, et que la rivalité entre la Chine et les États-Unis bouillonne, la lutte pour les sphères d’influence acquiert une importance cruciale. Si les États-Unis abandonnent Israël maintenant, cela enverra le signal aux hésitants que le bloc impérialiste occidental n’est pas fiable, et qu’ils devraient envisager de se tourner vers la Russie et la Chine.
Ainsi, nos classes dirigeantes sont prêtes à nous entraîner tous dans la guerre pour protéger leurs intérêts impérialistes. Elles sont impuissantes à freiner la logique de la confrontation entre blocs impérialistes. Comme un bulldozer, le monde se dirige lentement, mais fermement vers l’abîme. Il ne fait aucun doute que les capitalistes ont perdu tout droit de gouverner.
La campagne de l’Internationale communiste révolutionnaire contre le militarisme et l’impérialisme, lancée en août, arrive donc à un moment opportun. Le mouvement ouvrier doit revenir à ses racines anti-militaristes et internationalistes pour stopper cette folie avant que tout le monde ne soit engouffré dans la barbarie.
Comme premier pas dans cette campagne au Canada, le Parti communiste révolutionnaire mobilise depuis le début de l’année scolaire pour une grève étudiante pour la Palestine. Ce mouvement est l’occasion parfaite pour lutter contre les semeurs de guerre. La jeunesse en particulier souhaite ardemment se battre contre le génocide des Palestiniens, et contre l’impérialisme et la guerre en général. L’énergie des jeunes doit être canalisée dans un mouvement de masse de grève pour allumer le brasier du mouvement ouvrier.
Mais la crise du capitalisme ne signifie pas seulement les guerres entre nations. On assiste aussi à une montée des conflits au sein de la classe dirigeante elle-même. C’est d’ailleurs exactement ce que l’on a vu avec les mouvements de masse contre Netanyahou en Israël, qui étaient soutenus et même fomentés par une partie de la classe dirigeante israélienne.
Comme des rats dans une cage, les capitalistes se tournent les uns contre les autres alors que leur système s’effondre de toutes parts. L’instabilité politique est la norme depuis plusieurs années, alors que la bourgeoisie perd le contrôle de son système et que toutes sortes de crapules opportunistes essaient d’en profiter.
Le cas le plus clair est probablement celui des États-Unis, où le 5 novembre prochain le pyromane Donald Trump risque d’être réélu. Le mécontentement populaire et la division au sommet, entre républicains et démocrates, sont tels qu’il est devenu cliché d’annoncer l’explosion imminente d’une guerre civile au sein de la principale puissance de la planète.
Au Canada aussi, longtemps épargné par l’instabilité, la crise politique s’invite maintenant. Le Parti libéral, ce parti traditionnel du pouvoir au Canada, traverse une crise existentielle. Avec la fin de l’appui du NPD, le gouvernement minoritaire et extrêmement impopulaire de Trudeau pourrait tomber à tout moment.
Chaque jour, l’analyse communiste est confirmée. La bourgeoisie est une classe sénile, inculte, rendue malade par sa cupidité, qui s’accroche de toutes ses forces à son système pourrissant. Et cette crise historique du capitalisme se traduit par le démantèlement de l’ordre mondial, l’instabilité et les guerres.
Cette année, nous avons fondé l’Internationale communiste révolutionnaire, et nous avons fondé ici le Parti communiste révolutionnaire, pour envoyer le signal à tous les communistes que le temps presse. Il faut organiser dès maintenant les organiser dans des partis révolutionnaires sur toute la planète pour préparer le renversement de ce système pourri, avant qu’il nous entraîne tous dans l’abîme.