Le premier ministre Jean Charest a lancé des élections pour le 8 décembre contre la grogne de certains des chefs libéraux, qui sont inquiets que ça pourrait être un gros pari pour leur parti. La réalité est que Charest n’a pas d’autre choix. Retarder ces élections davantage aurait eu comme effet de créer de pires conditions pour le parti au pouvoir. L’économie du Québec ne peut pas défier la pesanteur. Nous avons débrayé une falaise avec le reste du monde, et Charest veut avoir des élections avant que nous réalisions collectivement ce qui est passé
Mais il est trop tard. Déjà, les titres des journaux commencent à apparaître sur la crise dans le secteur forestier et la situation ne s’améliora certes pas à partir de maintenant. Environ 81% de l’ensemble des exportations québécoises vont aux États-Unis. La foresterie et les exportations minières sont une partie importante de l’économie du Québec. Alors que le marché de l’immobilier aux États-Unis continue à se disloquer et que les prix de l’immobilier au Canada commencent également à ralentir, la Ministre libérale des finances doit avoir manqué son cours de mathématiques de première année. Elle semble vraiment croire à sa propre propagande qui est que l’économie du Québec va miraculeusement éviter la récession. Les ressources du Québec étaient en demande lorsque le crédit permettait aux gens de vivre plus haut que leurs moyens et, par exemple, d’acheter des maisons qu’ils ne pouvaient pas se permettre d’avoir. Maintenant cette « game » est terminée, et les libéraux le savent.
La crise aux États-Unis a commencé avec une crise des prêts hypothécaires, avec le résultat de plus d’un million de propriétaires de maison chassés de leurs foyers. Cette crise marque un tournant historique, et une profonde récession mondiale est prévue par tous les économistes qui se disent sérieux. Dans les temps à venir, tous les gouvernements seront poussés à sauver les banques et les grandes industries, et ce, à nos frais. En d’autres termes, les travailleurs et travailleuses du Québec et les étudiant-es seront invité-es à sacrifier leurs salaires, payer des frais de scolarité gonflés et de regarder leurs services sociaux se vider, tout pour garder les profits corporatifs des patrons québécois et canadiens. Au service de ce programme politique d’attaques sauvages contre les travailleurs et les étudiants du Québec, les patrons peuvent compter sur leurs trois parties: les Libéraux, le Parti québécois et l’Action démocratique du Québec.
Ce sont ces mêmes partis politiques des patrons qui défendent l’unité nationale: certains disent que les Canadiens devraient s’unir, d’autres que les Québécois devraient constituer un pays en-soi, ou d’autres que nous devrions haïr ou craindre les immigrés. Ni les patrons fédéralistes, ni les nationalistes seront prêts à sacrifier leurs profits pour sauver nos emplois, nos salaires ou/et notre niveau de vie alors que la bulle de crédit qui est la fondation de notre qualité de vie implose. Ni la souveraineté nationaleuse, ni le fédéralisme, permettront de résoudre l’une des questions pressantes auxquelles les travailleurs et les étudiants du Québec devront faire face dans les mois et les années à venir, tant et aussi longtemps que ce sont ces mêmes patrons qui contrôlent toujours le Québec.
Les libéraux, le PQ et l’ADQ ont tous démontré qu’ils sont les bons représentants, des banquiers et des patrons du Québec. D’un autre côté, Québec solidaire (QS) affirme représenter nos intérêts. C’est dans cet esprit que nous faisons appel à QS pour que ce parti devienne un véritable parti des travailleurs et travailleuses. Et par conséquent, d’opposer vigoureusement les partis du patronat. QS doit mettre de l’avant une solution audacieuse et socialiste à cette crise économique. QS doit refuser que les capitalistes facturent cette crise, créée par leurs banquiers, aux travailleurs, travailleuses et étudiant-es. Se disant contre la division et la diversion, le nationalisme et le racisme du PQ et l’ADQ, QS doit riposter avec un mouvement uni des travailleurs et travailleuses et des étudiant-es de toutes les races et langues, contre les attaques des patrons. De plus, QS doit mener une contre-attaque contre les classes dirigeantes canadiennes et québécoises qui ont créé ce désastre et qui veulent qu’on paie.
Les patrons du Québec, francophones et anglophones, ne sont que la filiale locale du capitalisme canadien et américain. Ils sont liés par mille fils aux banquiers et aux industries à Toronto et à New York. Nous ne pouvons pas rêver de les vaincre sans oser vaincre les capitalistes qui se tiennent derrière eux, dominant le Canada et le monde. Nous devons tendre la main à nos frères et sœurs partout dans le monde, et construire un seul mouvement socialiste uni à travers le Québec et le Canada. QS doit se joindre avec les socialistes du Nouveau parti démocratique (NPD) pour organiser et mobiliser une résistance efficace. Nous ne pouvons nous permettre la division sur la base de frontières nationales! Malgré leurs positions sur certaines questions, le NPD est affilié à la vaste majorité du mouvement ouvrier et le parti est appuyé par le mouvement étudiant à travers le Canada. Le parti QS, quant à lui, semble viser la même position au Québec. Nous devons nous unir derrière ce mouvement, marcher côte-à-côte avec celui-ci, et inciter les représentants de ces deux partis à aller de l’avant vers un véritable programme socialiste.
Les «titans de l’industrie», les «maîtres de l’univers», ont échoué. Ils menacent de nous mettre tous au chômage, de baisser nos salaires, de nous laisser sans abris, et de faire disparaître nos pensions. Ils ont échoué spectaculairement, et menacé notre avenir à tous. QS et le NPD doivent proposer un plan pour les exproprier. Ils doivent mettre de l’avant des plans pour la nationalisation des banques et des industries, sous le contrôle des travailleurs. Les profits des banques et des industries pourraient ainsi être utilisé pour augmenter le salaire minimum, pour instaurer la gratuité scolaire, un système de santé public universel et pour mettre fin au chômage par le biais d’un vaste programme de travaux publics pour la création d’emplois. C’est seulement en mettant fin au chaos capitaliste et en déplaçant notre économie vers le socialisme que nous pourrons mettre en œuvre un plan pour mettre fin à la crise du capitalisme. En contrôlant l’industrie et en ayant une planification démocratique de l’économie, nous pourrons vraiment contrôler notre avenir. C’est la seule base réelle pour l’autodétermination, et la seule manière pour d’apporter de véritables changements à notre vie.
Seulement un mouvement internationaliste et socialiste peut renverser le capitalisme et ainsi ouvrir la voie à une vraie liberté pour les québécois. Ensemble nous pouvons établir une fédération socialiste volontaire entre le Québec et le Canada, toute en respectant le droit démocratique des Québécois à l’indépendance s’ils le choisissent.
Les socialistes au Québec doivent se joindre à QS et au NPD, et lutter pour que ces partis se transforment en véritable partis des travailleurs, des travailleuses et des étudiant-es, avec un programme socialiste. Nous devons mettre fin à ce système irrationnel, et le remplacer finalement par une société planifier rationnellement et démocratiquement.
Joignez-vous à la Tendance Marxiste Internationale, et construisez les forces du socialisme internationaliste au Québec.
Ensemble, nous vaincrons.