Le 22 mars dernier, l’exécutif national de la FIQ annonçait être arrivé à une proposition d’entente de principe avec le gouvernement patronal de la CAQ. Dès son annonce, une dissidence s’est fait sentir avec 47% des délégués qui ont voté contre. 

L’exécutif défend son entente avec des arguments bidons comme « c’est le mieux qu’on va avoir ». 

Cette vision défaitiste est une insulte pour toutes les travailleuses de la santé qui tiennent littéralement le réseau de la santé à bout de bras depuis des années.

Disons les choses comme elles le sont : cette entente est mauvaise, insatisfaisante, voire infecte. 

La CAQ gagne sur les déplacements forcés qu’elle appelle « flexibilité ». Les salaires ne suivront pas l’inflation. Cette entente va appauvrir les infirmières et autres professionnelles en soins. Il n’y a aucun plan pour abolir le temps supplémentaire obligatoire (TSO) ni pour mettre en place des ratios patients-infirmières sécuritaires.

Le gouvernement continue également à s’attaquer aux personnes qui travaillent à temps partiel en réduisant leurs primes et en les excluant de certains bénéfices. Sachant que ces personnes sont à très grande majorité des femmes et mères de famille qui jonglent avec le temps pour arriver à remplir leurs obligations, cette entente est néfaste pour la conciliation travail/famille.

C’est pourquoi plusieurs infirmières se mobilisent pour rejeter l’entente! 

Le comité des soignantes pour un syndicalisme de combat a rédigé un tract en faveur du NON à l’entente qui est partagé sur les réseaux et sur les milieux de travail. Les communistes soutiennent et participent pleinement à cette lutte.

J’ai fait adopter à majorité dans mon assemblée générale SPSS-FIQ Centre sud une proposition pour revendiquer un changement complet du comité de négociations et la préparation immédiate à de nouvelles séquences de grève allant jusqu’à la grève illimitée. 

Un processus de vote sur cette résolution se tient présentement dans deux autres syndicats locaux. Vous la trouverez au bas de l’article.

Il faut dès maintenant se préparer à la lutte qui suivra un rejet potentiel de l’entente. Il est évident que le gouvernement ne reculera pas sans un combat féroce. De nouvelles séquences de grève allant jusqu’à la grève générale illimitée doivent être organisées.

Que les infirmières subissent encore de telles attaques après une pandémie dévastatrice, les burnouts, l’exode vers le privé et les TSO qui n’arrêtent pas dépasse l’entendement. Mais la réalité est que cela constitue la nouvelle normalité sous le système capitaliste. C’est un système incapable de soutenir des services publics de qualité. Les cadeaux aux entreprises comme Northvolt passeront toujours avant l’investissement massif dans le secteur public et le rehaussement des conditions de travail de ses travailleuses. C’est le système entier qui doit partir. 

Nous devons ramener cette perspective dans notre lutte syndicale. C’est seulement avec un leadership qui n’acceptera pas les limites décidées par les patrons et leur système que nous pourrons améliorer nos conditions et nos salaires. 

Joignez-vous à nous pour mener ce combat!


Proposition sur un rejet de l’entente de principe

Advenant un rejet de l’entente de principe par une majorité des membres de la FIQ;

Considérant que l’entente qui nous est présentée est loin de répondre aux besoins exprimés par les membres, car elle ne comprend aucun engagement sur la fin des TSO, pas de plan clair pour la mise en place de ratios, qu’elle ouvre la porte à la « flexibilité » et que l’offre salarial de 17,4% sur 5 ans est largement insuffisante considérant qu’on a en plus perdu la prime FIQ de 3,5%.

Je propose que le syndicat local :

Soumette au conseil national une proposition pour le changement complet du comité de négociation

Et

Revendique une préparation immédiate pour de nouvelles séquences de grève allant jusqu’à la grève générale illimitée