Signe de la combativité grandissante des travailleurs face aux attaques des patrons et de leurs sous-fifres au gouvernement, deux résolutions proposées par La Riposte syndicale ont obtenu l’appui de sections locales et d’organisations syndicales. L’une d’entre elles appelle à la nationalisation de General Motors (GM) sous contrôle démocratique des travailleurs. L’autre est un appel aux travailleurs à combattre les lois de « retour au travail » et sur les « services essentiels » qui nient leur droit démocratique à la grève.
Depuis l’annonce, fin 2018, de la fermeture imminente de l’usine de GM à Oshawa, La Riposte syndicale s’est tenue fièrement en solidarité avec les 5000 travailleurs du local 222 d’Unifor, ainsi qu’avec les quelques 15 000 autres provenant des usines d’approvisionnement des alentours qui seront affectées par la fermeture. L’enjeu de cette lutte est la survie économique de toute la ville d’Oshawa et de la région environnante de Durham, qui reposait jusqu’à aujourd’hui sur le secteur automobile et de la prévalence d’emplois syndiqués bien rémunérés, gagnés grâce à des mouvements ouvriers combatifs.
Conscients de la gravité de la situation, les militants de La Riposte syndicale ne se sont pas limités à une simple solidarité passive en parole, mais se sont mobilisés activement pour soutenir les actions combatives que les travailleurs de l’automobile ont organisées dans les semaines suivant l’annonce. Par exemple, pendant le piquetage de trois jours devant le siège social de GM en janvier, nous avons mobilisé notre équipe volante de Toronto pour nous joindre aux travailleurs jour et nuit, la deuxième journée. Sawyer Arnold, activiste de La Riposte syndicale qui réside à Oshawa, a été invité à participer à plusieurs réunions et actions tout au cours de la lutte, y compris au débrayage initial du 26 novembre, sur lequel iel a produit un témoignage de première main afin de faire connaître la résistance.
Dès le départ, La Riposte syndicale a appelé les travailleurs à occuper l’usine et à demander à ce qu’elle soit nationalisée sous contrôle démocratique ouvrier afin de conserver leurs emplois. Pour obtenir des appuis envers cette revendication, les militants de La Riposte syndicale ont diffusé dans le mouvement ouvrier dans son ensemble une résolution demandant aux syndicats de l’endosser, en plus de s’engager à des actions de mobilisation de masse pour la soutenir. Notamment, ces actions devraient notamment consister en des débrayages, des manifestations politiques, et, chose importante, en un appel au NPD et aux autres partis à adopter cette revendication lors de l’élection fédérale de 2019.
La campagne a eu du succès, et la résolution a été adoptée avec quelques modifications, par les travailleurs retraités du local 222 d’Unifor, l’assemblée générale du local 222 et le conseil du travail de la région de Durham. L’adoption d’une résolution appelant à la nationalisation représente une avancée importante dans la lutte contre le plan patronal de fermeture de l’usine. Le contrôle ouvrier est la seule façon de parer ces attaques de la classe dirigeante. Des militants de La Riposte syndicale présenteront la résolution à d’autres syndicats, sections locales, et conseils du travail afin de propager la solidarité avec le local 222 d’Unifor. Les travailleurs unis ne seront jamais vaincus!
Nationalisation de GM sous contrôle démocratique ouvrier et communautaire.
Résolution adoptée par les retraités du local 222 d’Unifor
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Attendu que le gouvernement fédéral sous les conservateurs et le gouvernement ontarien sous les libéraux ont renfloué General Motors à hauteur de 10,8 milliards de dollars en 2009, et forcé de graves concessions de la part des travailleurs et des retraités;
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Attendu que GM a fait des profits records chaque année depuis lors, y compris un profit de 10,8 milliards de dollars US (plus de 14 milliards en dollars canadiens) de ses opérations en Amérique du Nord en 2018, suite à ces subventions et à ces concessions;
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Attendu que les profits de GM ont été produits par les travailleurs des usines et ont reçu l’aide de tous les niveaux de gouvernement et de la communauté;
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Attendu que GM menace maintenant de fermer l’une des usines automobiles les plus productives en Amérique du Nord (l’usine d’Oshawa) à la fin de 2019, ce qui causerait la perte de plus de 5000 emplois directs et syndiqués et des dommages incommensurables à la communauté;
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Attendu que les travailleurs de GM à Oshawa ont manifesté contre cette fermeture par des sit-in et des débrayages;
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Attendu que les gouvernements ont, par le passé, nationalisé des entreprises dans le but de protéger des emplois et des collectivités, par exemple DeHavilland Aircraft à Toronto et Algoma Steel à Sault St-Marie;
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Par conséquent, il est résolu qu’à moins que GM ne garantisse le maintien du nombre actuel d’emplois à Oshawa, l’usine soit nationalisée sans indemnité et placée sous le contrôle démocratique des travailleurs et de la collectivité de façon à sauver des emplois syndiqués productifs qui bénéficient à la ville d’Oshawa et à la région de Durham.
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Il est de plus résolu que cette assemblée s’engage à mobiliser en soutien à cette revendication par des actions de solidarité, notamment des débrayages de solidarité, des manifestations politiques de masse et exhorter le Nouveau Parti Démocratique et les autres partis à soutenir cette revendication dans les élections fédérales de 2019.
La deuxième résolution de La Riposte syndicale à avoir reçu des appuis dans les organisations ouvrières concerne la nécessité de défendre le droit à la grève. Alors que ce droit démocratique fondamental est en danger face à l’offensive des patrons depuis déjà quelque temps, l’élection du régime réactionnaire de Doug Ford en Ontario a ajouté une autre dimension à cette lutte. Alors qu’il promet de passer des lois forçant le retour au travail de tout groupe de travailleurs qui oserait élever la voix et organiser des piquets de grève pour défendre ses droits et ses conditions de vie, il est plus nécessaire que jamais de défier ces lois répressives.
Le 11 mars, le local 540 du syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO), représentant 150 employés d’entretien et travailleurs sociaux à Toronto, a adopté à l’unanimité une résolution avancée par La Riposte syndicale appelant à combattre les antidémocratiques lois de retour au travail. Le texte de la résolution passée par le local 540 se fonde sur une résolution similaire soutenue par La Riposte syndicale et adoptée par le conseil régional du travail de Toronto et York, qui représente 200 000 travailleurs, en juillet 2018. Cette résolution a aussi été adoptée par le local 154 de Workers United et le syndicat national de Workers United. C’est Jennie Ernewein, membre du local 154 et militante de Fightback, qui a proposé la résolution, qui appelle le syndicat, la section locale et le conseil du travail, respectivement, à élaborer un plan d’action pour résister à d’éventuelles lois de retour au travail qui seraient imposées. Le plan serait mis en action automatiquement en cas de recours à une telle loi et pourrait passer par le recours à des grèves de solidarité et à des manifestations politiques de masse. À la fin de l’été 2018, cette résolution a continué à faire du chemin quand elle a été adoptée par les travailleurs universitaires des locaux 3902, 3903 et 3906 du Syndicat canadien de la fonction publique, ainsi que par le conseil régional du travail de Waterloo.
L’adoption de cette résolution par le local 540 du SEPFO est une autre étape importante atteinte dans la lutte contre le recours à ces lois ignobles, qui briment la démocratie durant les négociations, et aident les patrons à gagner encore et toujours. Suite à son application par le local 540, la résolution sera maintenant débattue en mai par le congrès du SEPFO, représentant 155 000 travailleurs de partout en Ontario. Jahan Niroomand, militant de Fightback et membre du local 540 qui a proposé cette résolution soutenue ardemment par la section locale, a aussi été élu par ses collègues comme délégué pour défendre la résolution à ce congrès.
Comme pour la résolution sur la nationalisation de GM, La Riposte syndicale diffusera cette résolution plus largement dans le mouvement ouvrier, avec comme but qu’elle soit débattue lors du congrès de la Fédération du travail de l’Ontario en novembre 2019. Nous invitons nos camarades syndicalistes et militants communautaires à nous aider à organiser l’opposition et la résistance aux lois de retour au travail dans votre propre syndicat ou organisation. Envoyons le message à Doug Ford, François Legault et Justin Trudeau que les travailleurs n’abandonneront pas leurs droits démocratiques sous la menace!
Non aux lois de « retour au travail » et sur les « services essentiels »; défendons nos droits démocratiques!
Résolution adoptée par le local 540 du SEPFO
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Attendu que les gouvernements libéraux comme conservateurs utilisent de plus en plus les outils dictatoriaux que sont les soi-disant lois sur le « retour au travail » et sur les « services essentiels » pour enlever aux travailleurs leur droit démocratique de ne pas fournir leur travail;
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Attendu que le premier ministre désigné Doug Ford a fait part de son plan d’utiliser les lois de retour au travail dès son entrée en fonction. Doug Ford n’est pas l’ami des travailleurs et le mouvement ouvrier doit s’organiser et être prêt à défier ses attaques sur les droits des travailleurs;
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Attendu que de telles lois ont à répétition été déclarées illégales et en violation du droit constitutionnel à la libre association;
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Attendu que les contestations basées sur la Charte contre de nouveaux cas de lois de retour au travail se sont avérées une perte de temps inefficace et coûteuse et n’ont pas empêché de nouvelles enfreintes aux droits démocratiques;
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Attendu que ces violations des droits démocratiques ne feront que se multiplier si elles sont autorisées à se produire sans réponse. Les syndicats n’existeraient pas aujourd’hui si les travailleurs n’étaient pas prêts à défier des lois injustes. Une attaque contre un est une attaque contre tous;
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Par conséquent, il est résolu que le syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO) demande à la Fédération du travail de l’Ontario d’élaborer un plan d’action pour la résistance à d’éventuelles lois sur le « retour au travail » ou sur les « services essentiels » qui seraient imposées en brisant les droits démocratiques de ses membres. Ce plan d’action se déclencherait au prochain cas de recours à ces lois antidémocratiques. Ce plan consisterait en des actions allant notamment de manifestations politiques à des grèves de solidarité.
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Par conséquent, il est résolu que le SEFPO élaborera un plan provisoire d’actions de solidarité qui sera appliqué dès l’instant où tout local de la SEFPO verrait ses droits brimés, et qu’il encouragera les autres conseils du travail et syndicats à faire de même.