Le monde assiste présentement à un autre coup-d’état réactionnaire en Amérique latine. Malheureusement, la dernière renverse le gouvernement élus par le peuple. Le 28 juin 2009, le président du Honduras, Manuel Zelaya, a été enlevé au milieu de la nuit et a été exilé par les militaires du pays. Par la suite, le réactionnaire Roberto Micheletti a été mis au pouvoir. Les gouvernements du monde entier, y compris un gouvernement américain hésitent, disent qu’ils ne reconnaîtront pas le régime de M. Micheletti et ils demandent le retour de M. Zelaya. Le Canada, en revanche, est presque seul sur la scène internationale, osant dire que M. Zelaya ne devrait pas revenir au Honduras. Cela ne devrait pas être une surprise pour les Canadiens, puisque depuis plusieurs années, cet état a poursuit un rôle de plus en plus interventionniste dans les affaires en Amérique Latine.Manuel Zelaya a prévu revenir au Honduras, le dimanche 5 juillet, un jour après que l’Organisation des États Américains (OEA) a voté pour la suspension du Honduras en tant que membre et a produit un communiqué indiquant qu’ils ont une « profonde préoccupation face à l’aggravation de la crise politique actuelle. » La plupart des pays de l’OEA ont également appuyé une déclaration demandant le retour immédiat de Zelaya, mais celle-ci a été rejeté en grande partie par des arguments présentés par les États-Unis et le Canada. Les États-Unis et le Canada ont également opposé toute mention de mettre en place des sanctions sur le gouvernement, préférant que les pays « reflètent » simplement sur leurs relations avec le Honduras.
Dans un article publié dans le New York Times, le plus expressif des opposants au rétablissement de M. Zelaya semble être le Ministre d’État des Affaires étrangères (Amériques), Peter Kent. Dans l’article du 5 juillet, M. Kent dit qu’il est « clairement » opposé au retour de M. Zelaya, car « il est évident que les conditions actuelles pourraient garantir sa sécurité à son retour. » M. Kent est également opposé à des sanctions ou autres mesures imposées à la nouvelle dictature du Honduras, soulignant que l’OEA a besoin de « maintenir les initiatives diplomatiques » visant à « engager directement le gouvernement intérimaire afin d’aider à mettre fin à la crise. » Pendant ce temps, des centaines de milliers d’Honduriens sont dans les rues exigeant un retour de Manuel Zelaya et la fin de la dictature militaire. La dictature de M. Micheletti a répondu par l’arrestation de centaines de travailleurs et de militants, quelques-uns même ont été tués. Malgré cela, il n’y a eu aucun mot du gouvernement canadien.
Le rôle honteux du Canada au Honduras ne devrait pas être une surprise. Trop de Canadiens ont été élevés avec l’idée que le Canada est une nation de maintien de la paix et que, contrairement aux États-Unis, il ne tient pas à envahir ou d’intervenir dans l’affaire des autres pays. Nous sommes d’avis que le Canada a toujours été un pays impérialiste, mais il faut noter que dans la dernière décennie, nous avons assisté à un raffermissement de la politique étrangère du Canada. C’est-à-dire, l’impérialisme canadien devient de plus en plus dénudé et ostensible. L’occupation continue de l’Afghanistan par le Canada est l’exemple le plus évident, mais l’impérialisme canadien a joué un rôle de plus en plus important en Amérique latine. Avec l’élection d’Obama, l’esprit de George Bush en matière de politiques étrangères semble avoir migré vers le nord à Ottawa.
Avec le ralentissement de l’impérialisme américain à cause de l’Irak et l’Afghanistan, il y a eu une ouverture pour les intérêts du Canada a venir à l’avant-plan en Amérique latine. De plus, compte tenu l’importance des intérêts que les banques canadiennes ont aux États-Unis, il est tout à fait dans leur intérêt de défendre et représenter les intérêts américains dans l’hémisphère.
Malheureusement, beaucoup de gens ne savent pas le rôle pernicieux que le Canada a joué au Venezuela. Au cours de l’année 2004, quand le référendum lancer par l’oligarchie vénézuélienne a tenté de révoquer le président vénézuélien Hugo Chávez, l’ambassade du Canada à Caracas canalisait des fonds à Sumáte, le groupe d’opposition qui cherchent à se débarrasser du président Chávez. (Il est également important de noter que les libéraux étaient au pouvoir durant cette période, ce qui signifie que ce rôle impérialiste en Amérique latine n’est pas seulement le résultat des conservateurs au pouvoir en ce moment.) Depuis cela, l’ambassade du Canada à Caracas, affilié avec Focal, une section prétendue non-partisane de l’ACDI (Agence canadienne de développement international), a été pris à plusieurs reprises en train de donner des fonds à des groupes qui sont liés à divers groupes d’opposition au Venezuela. Au cours de l’invasion israélienne du Liban en 2006, le gouvernement du Venezuela à expulsé l’ambassadeur d’Israël. L’Israël tout simplement ouvert leurs bureaux diplomatiques au sein de l’ambassade du Canada. Peter Munk, le président de Barrick Gold, la plus grande exploitation de mines d’or du monde, a publiquement dénoncé le gouvernement de Hugo Chávez au Venezuela et d’Evo Morales en Bolivie, en déclarant qu’il préfèrerait travailler avec les Talibans au lieu des gouvernements révolutionnaires en Amérique latine! De nombreux médias canadiens, notamment le Toronto Star, le Globe and Mail, le National Post et le magazine Maclean’s, ont lancé ce qui ne peut être décrite comme une campagne vicieuse de diffamation contre les gouvernements radicaux de l’Amérique latine. Tim Harper, l’ancien chef du bureau des Amériques pour le Toronto Star, a finalement été censuré par le conseil de presse de l’Ontario, après une campagne menée par le cercle bolivarien « Louis Riel » qui a prouvé qu’il a écrit une série d’articles partisanes et malicieuses à propos M. Chávez et le gouvernement vénézuélien.
Selon le journaliste noté Yves Engler, le Canada est la deuxième plus grande investisseuse au Honduras. Les entreprises minières canadiennes Breakwater Resources, Goldcorp, Yamana Gold ont tous des opérations importantes au Honduras. Le président Zelaya avait annoncé un moratoire sur les nouvelles concessions minières, mettant en colère ces intérêts minières canadiennes, sans aucun doute. En outre, le géant de vêtements Gildan, à Montréal, produit plus de la moitié de l’ensemble de leurs chandails au Honduras et n’aurait pas bénéficié des politiques de Zelaya qui ont tenté de lever des millions d’Honduriens de la pauvreté avec de meilleurs salaires.
Autant que la réponse de Peter Kent et le gouvernement canadien au coup-d’état au Honduras est déplorable et doit être protesté, ce n’est pas simplement parce que les conservateurs sont au pouvoir. L’intervention canadienne en Amérique latine a commencé avant que Stephen Harper a pris pouvoir. Le Canada a des forts intérêts économiques et politiques en Amérique latine et il fera tout le possible pour les défendre, même si elle piétine sur la volonté démocratique du peuple de l’Amérique Centrale et du Sud. Ingérence de l’impérialiste canadienne continuera à condition que les intérêts économiques du Canada continuent de profiter de l’exploitation des travailleurs dans le monde entier.
Parallèle à des manifestations visant Peter Kent et le gouvernement Conservateur, le mouvement de solidarité Hondurien doit exiger la fin de l’activité canadienne impérialiste dans tout l’hémisphère – ôtez les mains sur Amérique latine! Nous avons besoin d’attaquer l’état et les entreprises chez nous qui fons que l’intervention impérialiste est possible. Les travailleurs et les étudiants canadiens doivent être misent dans les mêmes luttes que celles de leurs camarades du Honduras. La meilleure façon de défendre les mouvements révolutionnaires de l’Amérique latine est de construire les conditions pour la révolution chez nous.