Les 700 employés du Centre de distribution Jean Coutu, à Varennes, se sont présentés au travail le 24 septembre dernier devant des portes barrées. La compagnie a effectivement décrété un lock-out à la suite d’une grève de 24 heures. L’intention est claire et nette : il s’agit des représailles du patronat face aux moyens de pression. La compagnie admet que le lock-out pourrait durer jusqu’à la signature d’une entente avec le syndicat.
Les travailleurs avaient voté à 99% pour un mandat de grève de 24 heures en juin dernier. Les revendications touchent notamment à l’opposition à la sous-traitance, le respect de l’ancienneté et des horaires réguliers pour les travailleurs. La grève du 23 septembre faisait suite à d’autres moyens de pression comme des ralentissements volontaires de la production.
«On ne peut pas opérer un centre de distribution, de surcroît en période de pandémie, avec des arrêts de travail imprévisibles. C’est dans ce contexte-là que nous avons décidé de mettre en place notre plan de contingence et que nous n’avons pas permis à nos employés de retourner au travail aujourd’hui comme ils l’auraient souhaité après 24h de grève » (nos italiques), précise la représentante de la compagnie. Une grève de 24 heures, c’est déjà trop pour les patrons.
Révélant clairement leur mentalité, elle ajoute : « C’est une chose d’avoir un mandat de grève, mais c’en est une autre de l’exercer. » Effectivement, les patrons préfèreraient que les employés se contentent de menacer de faire la grève. Les négos seraient bien plus avantageuses ainsi!
Tout dans ce conflit montre que les travailleurs ne négocient pas d’égal à égal avec les boss. Par exemple, la représentante du syndicat a affirmé au sujet des points réglés en arbitrage que « souvent, l’arbitre va simplement rendre sa décision sans empêcher l’employeur de recommencer ». Les travailleurs ne peuvent compter que sur leurs propres moyens. Ils devraient répliquer en occupant l’entrepôt pour montrer qu’ils n’ont pas besoin du patronat!
Notre bon Jean Coutu, un boss « de chez nous », agit exactement comme les patrons américains de multinationales. Peu importe la nationalité des patrons, leurs intérêts sont toujours opposés à ceux des travailleurs. Dans un cas comme dans l’autre, ces grandes entreprises devraient être nationalisées sous le contrôle des travailleurs!