La Tendance marxiste internationale rejette la tentative de coup d’État qui est en cours au Venezuela, à l’initiative de l’impérialisme américain.
Sous la direction de Donald Trump, une coalition de pays s’efforce de renverser le gouvernement du Président Nicolas Maduro. Ce n’est pas nouveau. Ces 20 dernières années, l’impérialisme a lutté contre la Révolution bolivarienne au moyen de tentatives de coups d’États, d’infiltrations paramilitaires, de sanctions économiques, de pressions diplomatiques, de manifestations violentes et de tentatives d’assassinats.
Sur instruction de la Maison Blanche et après des réunions à Washington, Juan Guaidó s’est proclamé « Président en charge » du Venezuela lors d’un rassemblement dans les rues de Caracas, le 23 janvier. Cette déclaration n’a aucune légitimité, mais Guaidó a été immédiatement reconnu comme Président par Trump, Bolsonaro, Duque, Macri et Almagro. D’autres gouvernements ont suivi leur exemple, dont 19 gouvernements européens.
Les impérialistes ont appelé l’armée vénézuélienne à déclarer sa loyauté au nouveau « Président ». Puis les États-Unis ont imposé de nouvelles sanctions à PDVSA, la grande compagnie pétrolière du Venezuela. Les avoirs de PDVSA aux États-Unis (7 milliards de dollars) ont été saisis. Par ailleurs, les États-Unis ont obtenu de la Banque d’Angleterre qu’elle refuse de restituer au Venezuela des réserves d’or d’une valeur de 1,2 milliard de dollars.
L’objectif est d’asphyxier l’économie vénézuélienne – pour faire plier le régime.
Cette agression impérialiste flagrante est menée sous les prétextes de « défendre la démocratie » et « d’apporter une aide humanitaire » au pays. Soyons clairs : l’impérialisme a menti sur les raisons d’envahir l’Irak (« armes de destruction massive »), a menti sur les raisons de bombarder la Libye (« sauver Benghazi ») – et, de manière générale, cherche toujours une noble justification à ses agressions impérialistes.
Le gouvernement américain construit un mur pour empêcher les migrants d’entrer aux États-Unis. Il emprisonne les migrants qui parviennent tout de même à entrer – et va jusqu’à séparer les enfants de leurs parents. De toute évidence, il n’a aucune considération pour le sort des migrants vénézuéliens. Par ailleurs, Trump a confié à Elliot Abrams la charge de superviser « la restauration de la démocratie au Venezuela ». Ce seul fait en dit assez sur les intentions réelles de l’impérialisme américain, car Elliot Abrams est connu pour avoir directement participé à la direction des opérations contre-révolutionnaires au Nicaragua, au Salvador et au Guatemala, dans les années 70 et 80.
Cette tentative de coup d’État a trois objectifs. Premièrement, il s’agit de détruire la Révolution bolivarienne, ce que Washington s’efforce de faire depuis 20 ans. Deuxièmement, la victoire du coup d’État permettrait à l’impérialisme américain de mettre la main sur les immenses richesses pétrolières et minières du Venezuela. Enfin, cela servirait de leçon aux travailleurs et paysans de tout le continent. En particulier, cela renforcerait les menaces qui pèsent sur la Révolution cubaine.
Le succès du coup d’État aurait des conséquences désastreuses pour les travailleurs du Venezuela – et au-delà. Guaidó a déjà annoncé son programme : la privatisation des entreprises nationalisées (électricité, acier, ciment, télécommunications) et des terres expropriées par la Révolution ; l’« ouverture » de l’industrie pétrolière aux multinationales étrangères, à des conditions très favorables ; des licenciements massifs dans le secteur public ; la destruction de tous les programmes sociaux ; la privatisation de la santé et de l’éducation publiques ; un « budget équilibré », etc. C’est un programme complètement réactionnaire dans les domaines économique et social.
Pour mettre en oeuvre un tel programme, un gouvernement de Guaidó devrait écraser la résistance des travailleurs et des paysans, supprimer leurs droits démocratiques, attaquer les syndicats et organisations communautaires, arrêter leurs dirigeants. Les gangs réactionnaires – qui se sont illustrés à plusieurs reprises, ces dernières années – attaqueraient brutalement les militants chavistes.
Tous les socialistes, communistes, anti-impérialistes – et même, tous les démocrates conséquents – doivent s’opposer de toutes leurs forces à ce coup d’État. Il n’y a pas de place, ici, pour les vacillations. Face à une agression impérialiste flagrante, il n’est pas possible d’adopter une position de « ni, ni ».
La situation a été aggravée par les vacillations de Maduro et de la bureaucratie du PSUV, qui ont sans cesse cherché des compromis avec l’impérialisme et la classe dirigeante vénézuélienne. La poursuite de cette politique aurait des conséquences désastreuses.
La tentative de coup d’État doit être combattue en mobilisant les travailleurs et les paysans révolutionnaires. Il faut frapper l’impérialisme et ses agents vénézuéliens – les banquiers, capitalistes et grands propriétaires terriens. Les milices doivent être renforcées, armées et développées dans les quartiers ouvriers, les usines et les communautés paysannes.
Guaidó a ouvertement appelé à un coup d’État, a soutenu la saisie des avoirs vénézuéliens et a demandé aux Américains d’intervenir militairement. Il trahit le peuple vénézuélien. Il doit être arrêté et jugé. L’Assemblée Nationale, qui participe activement à la tentative de coup d’État, doit être fermée.
Les multinationales des pays impliqués dans le coup d’État doivent être expropriées, tout comme les avoirs des oligarques vénézuéliens qui participent à cette nouvelle offensive contre-révolutionnaire. Les grandes propriétés terriennes doivent être transférées aux paysans. L’ensemble de ces grands leviers économiques doivent être placés sous le contrôle démocratique des travailleurs et des paysans, dans le cadre d’un plan de production démocratique qui permetta de résoudre la crise actuelle et de répondre aux besoins les plus urgents des masses vénézuéliennes.
La Tendance marxiste internationale s’engage à intensifier sa campagne Pas touche au Venezuela! au sein du mouvement ouvrier et de la jeunesse du monde entier. Nous appelons toutes les forces de gauche, les syndicats et organisations de la jeunesse à rejoindre cette campagne.
Pas touche au Venezuela!
Non au coup d’État! Non à la guerre impérialiste!
Exproprier les impérialistes et l’oligarchie!
Travailleurs du monde entier, unissez-vous!
Tendance marxiste internationale, Turin, 10 février 2019