Source : STTP

Une lutte se prépare à Postes Canada. La direction est à l’offensive, essayant de revenir en arrière sur les concessions qu’elle a dû faire au fil des ans. De l’autre côté, la colère est palpable sur le plancher. Le 28 octobre, les travailleurs ont voté massivement en faveur d’une grève, à 95%. Le syndicat a le droit d’entrer en grève depuis le 3 novembre, et la rumeur court que Postes Canada a l’intention de déclencher un lock-out. 

La colère des travailleurs est plus que justifiée. L’entreprise a été impitoyable dans les négociations. Elle mène une attaque de grande envergure contre les salaires et les conditions de travail. Postes Canada demande une « restructuration » pour pouvoir concurrencer des entreprises comme Amazon – un euphémisme pour l’imposition de salaires et conditions de travail semblables à ceux d’Amazon. Postes Canada propose une augmentation pitoyable de seulement 10% sur quatre ans – ce qui correspond à peine à l’inflation actuelle et est loin d’être suffisant pour tenir compte de l’inflation passée – ainsi que la suppression de la clause d’indemnité de vie chère (IVC), qui accorde des paiements forfaitaires aux travailleurs en période d’inflation élevée. L’entreprise veut également réduire considérablement les pensions et les avantages sociaux. La direction veut même réduire les vacances et supprimer les vacances de Noël pour certains travailleurs.

Quant aux conditions de travail, si l’entreprise obtient ce qu’elle veut, elles ressembleront vraiment à celles d’Amazon. Un communiqué du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) explique : « Postes Canada veut remanier en profondeur le travail des factrices et facteurs. Elle veut pouvoir leur imposer un horaire de travail de cinq jours sur une possibilité de sept et les contraindre à travailler des heures variables chaque jour et à changer d’itinéraire tous les jours. Elle veut aussi ajouter des postes à temps partiel flexibles [et] supprimer des postes de relève à plein temps. » C’est le type de conditions qui obligent les travailleurs d’Amazon à uriner dans des bouteilles. C’est ce qui attend les travailleurs si le syndicat est vaincu.

Il est donc clair qu’une lutte acharnée sera nécessaire pour que le syndicat obtienne satisfaction de ses demandes : une augmentation de 18% sur deux ans, une amélioration des heures de travail des facteurs, ainsi que le maintien de la clause d’IVC, des avantages sociaux et des pensions. 

La direction se prépare déjà à la lutte. Elle cible des travailleurs individuels, cherchant toutes les raisons possibles de les congédier. Elle engage également une importante réserve de travailleurs temporaires, une réserve potentielle de briseurs de grève. Et, comme nous l’avons déjà mentionné, la direction aurait l’intention d’organiser un lock-out. Les dirigeants syndicaux doivent également se préparer à se battre pour gagner.

Cela signifie également qu’il faut se préparer à ce que le gouvernement adopte une loi spéciale et à toutes sortes d’autres mesures antidémocratiques pour briser la grève, car le gouvernement va inévitablement se ranger du côté de Postes Canada.

Les travailleurs se souviendront du cas tristement célèbre de la grève des postiers de 2018, qui a été écrasée par une loi de retour au travail. Les deux grèves précédentes à Postes Canada ont connu le même sort. Plus récemment, le gouvernement a écrasé les cheminots en lock-out en ordonnant au Conseil canadien des relations industrielles de mettre fin à leur grève.

La seule façon d’éviter de telles tactiques sournoises est de défier la loi et de poursuivre la lutte. Si la direction du syndicat n’est pas prête à défier la loi, le droit de grève n’a aucune valeur réelle. Le gouvernement foulera aux pieds les travailleurs des postes – et pas seulement eux. Cela lui donnera la confiance nécessaire pour fouler aux pieds l’ensemble du mouvement syndical.

Si les postiers sont prêts à défier toute mesure antidémocratique injuste, et s’ils sont prêts à tenir des piquets de grève pour empêcher les briseurs de grève d’entrer dans les principales installations de traitement du courrier, les travailleurs peuvent paralyser les activités de Postes Canada. Cela coûterait aux entreprises canadiennes des millions de dollars de profits chaque jour. C’est ainsi que le syndicat peut imposer ses revendications à Postes Canada. En cas de victoire, toutes les amendes et mesures disciplinaires imposées aux travailleurs seraient effacées. C’est exactement ce que les travailleurs de l’éducation du SCFP de l’Ontario ont fait à l’automne 2022 : ils ont défié et vaincu la tentative du premier ministre Doug Ford d’écraser leur grève avec la clause dérogatoire, le forçant à battre en retraite la queue entre les jambes.

Le STTP a historiquement tenu tête à ce genre d’attaques injustes. En fait, le syndicat est né d’une grève illégale. Il a défié ces lois à plusieurs reprises dans le passé. C’est en faisant revivre ces traditions que nous pouvons vaincre la direction aujourd’hui.

Rejoignez les communistes du STTP!

Le PCR organise les communistes au sein du STTP. Nous nous battons pour faire revivre les traditions qui nous ont permis d’avoir un syndicat, et nous luttons pour une perspective révolutionnaire dans le mouvement ouvrier. Aucun des problèmes des travailleurs ne sera résolu sous le capitalisme. Si vous êtes d’accord, contactez-nous  : cupwmarxists@gmail.com.