Le 10 octobre dernier avait lieu à l’Université du Québec à Montréal une conférence-discussion organisée par les camarades de La Riposte socialiste sur le thème « Comment combattre la CAQ? ». Plus de 80 personnes, étudiants et travailleurs, ont participé à la conférence.
Il n’est pas surprenant que cette conférence ait attiré beaucoup de gens. Une grande partie de la jeunesse et des travailleurs sont sous le choc de la victoire de la CAQ et cherchent activement une manière de s’opposer aux mesures racistes, à l’austérité et aux privatisations que ce gouvernement prépare.
La présentation a été donnée par notre camarade Julien Arseneau. Dans son exposé, il a expliqué le contexte des dernières années et décennies qui a mené au résultat du 1er octobre. Il a expliqué que l’électorat a puni le Parti québécois et le Parti libéral pour les dernières décennies d’austérité, de coupes et de corruption. Il a insisté en particulier sur le fait que l’élection témoigne d’une polarisation grandissante, vers la droite et vers la gauche. Il a montré que cette polarisation ne touche pas que le Québec, mais constitue un phénomène international. Partout dans le monde, les travailleurs et les jeunes rejettent les vieux partis de l’establishment qui ont occupé le pouvoir à tour de rôle pendant des décennies et optent pour des partis et des politiciens qu’ils perçoivent comme offrant une rupture avec le statu quo.
Julien a également souligné que la CAQ est déjà un gouvernement impopulaire : en effet, près de deux électeurs sur trois n’ont pas voté pour la CAQ, sans compter le grand nombre de gens qui n’ont tout simplement pas voté. Julien a expliqué qu’il existe un énorme potentiel au Québec pour un mouvement de masse contre les attaques qui viendront de la CAQ.
D’ailleurs, la CAQ n’a pas attendu deux jours pour affirmer dans les médias qu’elle interdira le port de symboles religieux pour tous les employés du secteur public en position d’autorité (y compris les enseignants), et que ceux qui ne veulent pas s’y conformer seront congédiés ou relocalisés. Le but de cette mesure n’est pas de « protéger » la laïcité de l’État, mais bien de diviser et détourner l’attention des travailleurs en faisant des musulmanes des boucs émissaires.
Julien a également soutenu que la lutte contre la CAQ ne pourra pas se mener dans les limites de l’Assemblée nationale. Elle doit se faire dans chaque milieu de travail, dans chaque établissement scolaire et dans la rue. Il nous faut utiliser les méthodes de la lutte des classes : des manifestations, des occupations, des grèves, la désobéissance civile aux lois spéciales qui viendront. Les syndicats ont la responsabilité de mobiliser leurs membres pour mener cette lutte. Julien a aussi expliqué que le mouvement devait ultimement avoir la perspective de renverser le gouvernement caquiste. Il a donné l’exemple de la grève étudiante de 2012, qui avait pavé la voie à la fin du régime de Jean Charest. Il a parlé de la recrudescence de la lutte des classes au Québec depuis le début de l’année comme d’un indicateur d’une volonté des travailleurs et travailleuses de lutter contre le gouvernement et les patrons, après des années à subir l’austérité.
Vous pouvez écouter la présentation ici :
La discussion a permis d’aborder plus en profondeur certains éléments de la présentation. Beaucoup d’interventions ont porté sur le rôle des socialistes dans les mouvements qui viendront. D’autres ont posé des questions concernant la lutte contre le racisme ainsi que sur la légitimité des sentiments laïques des Québécois. Un de nos camarades syndiqués est intervenu sur la nécessité de se doter de syndicats combatifs, appelant du même coup les participants à rejoindre la Riposte syndicale.
Julien a conclu la discussion en abordant notamment la question du rôle des socialistes dans le mouvement ouvrier, et de ce qui peut être fait pour non seulement lutter contre la CAQ, contre le racisme et contre l’austérité, mais également pour une société nouvelle, une société socialiste. Il a expliqué que les socialistes n’ont pas le choix d’intervenir dans le mouvement tel qu’il est. Que le rôle que La Riposte socialiste souhaite jouer, c’est d’être présent dans les luttes des travailleurs et dans les organisations syndicales et de gauche afin de défendre une perspective marxiste, et de convaincre une majorité du bien-fondé de notre perspective. Il n’y a pas de formule magique : il faut être là où les travailleurs et les jeunes se trouvent, et il faut travailler d’arrache-pied pour que nos idées et notre programme soient écoutés par ceux-ci.
Il a terminé en demandant aux personnes présentes de rejoindre La Riposte socialiste dans la lutte non seulement contre la CAQ, mais dans la lutte pour un monde meilleur, pour une société socialiste.
Si vous êtes intéressés vous aussi à défendre une perspective socialiste dans le mouvement contre la CAQ, écrivez-nous sans tarder!