Le nouveau budget de la Ville de Montréal est sorti. La mairesse Valérie Plante augmentera le budget de la police municipale de 63 millions, tout en coupant dans les services de transport en commun de la STM, qui affichera un déficit de 78 millions de dollars. Le comble de l’ironie : la mairesse participe présentement à la COP15 avec les dirigeants des grandes puissances impérialistes pour « protéger la biodiversité », tout en coupant dans le transport en commun, nécessaire à la transition écologique. Chaque année, la « progressiste » Valérie Plante fait régresser nos conditions de vie et gratte encore un peu plus son vernis de « gauche ».
Moins d’autobus
Pour compenser le déficit de la STM, la fréquence de certains autobus et métros sera réduite. La directrice générale de la STM explique le déficit notamment par l’inflation et la réduction des revenus pendant la pandémie. Comme l’achalandage est estimé à 70% de son niveau prépandémique, son raisonnement est que réduire les services n’est pas vraiment une réduction, mais plutôt une « optimisation ». Or comme l’explique la directrice générale de Trajectoire Québec, un organisme qui fait la promotion des droits des citoyens en matière de transports collectifs, « personne n’a envie de prendre les services s’ils ne sont pas adéquats, donc chaque fois qu’on coupe dans le service, on vient créer la spirale de la réduction de l’achalandage ».
Appelons un chat un chat. Valérie Plante a fait le choix de réduire les transports en commun, et risque de créer une spirale qui va réduire encore plus leur utilisation. Cette réduction s’ajoute au recul de Projet Montréal sur son projet de nouvelle ligne rose de métro, que le parti a tout simplement abandonné en 2021. À cela s’ajoute l’augmentation récente des tarifs : le billet pour prendre le métro vers Laval et Longueuil est passé de 3,50$ à 5,25$, une augmentation de 50%. Il devient de plus en plus difficile de croire les paroles de Valérie Plante, elle qui disait : « Depuis que je suis mairesse, ma vision a toujours été la même […] J’ai toujours parlé des mêmes choses : transition écologique, logement, transport et développement économique. »
Plus de police
Du même souffle, Valérie Plante augmente le budget du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) de 63 millions de dollars (+8,8%), soit la plus importante augmentation du financement des forces policières de l’histoire de Montréal. De plus, elle a octroyé 25 millions au SPVM pour assurer la sécurité pendant la COP15, un record pour ce type d’événements. Déjà en 2022, Plante avait augmenté le budget du SPVM de 45 millions de dollars, en plus de lui avoir permis de s’attribuer 33 millions pour payer les heures supplémentaires des policiers.
L’analyse de Ted Rutland, professeur associé à l’Université Concordia, montre qu’entre 2017 et 2021, le SPVM a dépassé chaque année son budget de 30 millions de dollars en moyenne, un record en comparaison des autres villes canadiennes. Cela fait du SPVM le service de police comptant le plus grand nombre de policiers par habitant au Canada.
Valérie Plante agite l’épouvantail de la montée des crimes violents à Montréal pour justifier ses actions. Plante a beau se prétendre de gauche, elle n’a pas compris cette vérité sociologique élémentaire que la criminalité prend sa source essentiellement dans la pauvreté et les inégalités, et non dans le manque de policiers pour réprimer la population.
L’échec du réformisme
Et au lieu de combattre la pauvreté et les inégalités, Valérie Plante participe à les accroître, en coupant dans nos transports en commun, qui coûtent déjà plus cher, et en laissant les loyers grimper. On pourra entendre à la COP15 ses beaux discours vides sur l’environnement, pendant que les matraques de ses policiers sont prêtes à taper sur les manifestants écologistes.
Plante est entrée en politique en voulant réformer le capitalisme. C’est le capitalisme qui l’a réformée. La police sert à « protéger et servir » la propriété privée et l’ordre capitaliste, et la classe dirigeante en a besoin plus que jamais, alors que de plus en plus de gens commencent à remettre en question l’ordre établi.
En refusant de rompre avec un système basé sur la quête du profit pour la minorité richissime de capitalistes, Plante et son parti Projet Montréal ont dû renoncer à leurs idéaux de gauche et se soumettre aux lois du capitalisme. Quand le capitalisme demande des contre-réformes, le réformisme mène à la trahison.
Et pourtant, l’argent est disponible pour financer les transports en commun, les logements, la santé, l’éducation et la transition écologique, mais il se trouve dans les poches des patrons. Mais pour y avoir accès, il faut s’attaquer à la propriété privée de nos exploiteurs, et lutter pour une transformation socialiste de la société.