La décadence du capitalisme se fait sentir tous les jours plus durement. Cela a mené à une radicalisation croissante des travailleurs et des jeunes, qui sont des millions à rejeter le système. Selon un sondage récent, un million de Canadiens veulent le communisme. La Riposte socialiste, section canadienne de la Tendance marxiste internationale, a lancé une campagne intitulée « Es-tu communiste? » dans le but d’organiser cette couche grandissante de communistes au Canada et au Québec. Dans le cadre de cette campagne, nous ouvrons les pages de notre magazine pour demander : et vous, pourquoi êtes-vous communistes?

Si vous faites partie de ces centaines de milliers de communistes au Canada et que vous souhaitez expliquer à nos lecteurs pourquoi vous êtes communiste, vous pouvez soumettre un texte de 500 mots maximum à notre comité de rédaction à l’adresse suivante : eb@marxist.ca.


Je suis parti de chez moi à 15 ans. Pendant quatre ans, j’ai fait partie de ce qu’on appelle l’itinérance invisible. J’ai couché quelques fois dans la rue ou dans des refuges, mais bien plus souvent chez un peu n’importe qui, entre deux logements précaires. En faisant le squeegee au coin des rues pour survivre, j’ai été confronté au vrai visage de la police. On m’avait dit que c’était des gens payés pour nous protéger. La réalité qui se déployait sous mes yeux, c’était plutôt celle d’une bande de durs à cuire qui harcelaient les gens les plus démunis, ceux qui sont au sous-sol de l’échelle sociale, en les faisant sans cesse se déplacer, avec des contraventions  quand ce n’est pas carrément l’emprisonnement  pour des futilités comme du flânage, boire dans un parc ou la possession de petites quantités de drogues illicites.

En 2001, au Sommet des Amériques à Québec, beaucoup ont pu constater ce que je voyais depuis quelques années déjà : le rôle de la police est de protéger la classe dirigeante et de servir les intérêts du capital.

Les années ont passées, j’ai remis ma vie sur les rails, mais ces injustices n’ont jamais quitté mon esprit. Un groupe d’anarchistes bien en vue est actif dans ma région, au Saguenay. J’ai tenté de militer avec eux, pensant pouvoir prêter main-forte à la révolution qui allait renverser le capitalisme. À travers leurs « actions directes » (soupe populaire gratuite deux ou trois fois par année, déroulement de banderoles à des endroits spectaculaires sur tel ou tel enjeux, collage d’affiches pour « beurrer » telle ou telle banque, etc.), je voyais bien la portée extrêmement limitée de tels gestes. Je me disais que des petits groupes isolés qui font de petites actions qui sont soit ignorées ou mal comprises par la population en général ne réussiront jamais à renverser un système mondial comme le capitalisme.

Entre temps, j’étais devenu dessinateur industriel. Du jour au lendemain, j’ai dû travailler sur la fabrication de mini-chars d’assauts commandés à distance, vendus à l’Arabie Saoudite. Mais je ne pouvais accepter que la conséquence de mon travail bien fait soit que plus de gens meurent pour moins cher. Pendant le congé de maladie qui a suivi, j’ai rencontré et rejoins La Riposte socialiste.

Renverser le capitalisme est une chose des plus sérieuse et pour le faire, on doit y mettre le même sérieux. Comprendre les rouages du système actuel, être rompu à la lutte politique mais surtout, étudier les théories révolutionnaires qui ont permis à la classe ouvrière de gagner à travers les époques. Je m’appelle Olivier et je suis communiste parce que je veux que la pauvreté, l’itinérance, la brutalité policière, l’aliénation au travail et guerre soient des choses du passé.