Cet article a été écrit à la mi-août pour le numéro 8 de Révolution communiste. Depuis lors, la campagne pour une grève étudiante pour la Palestine a commencé, et au cours de la première semaine de septembre, tout ce qui a été écrit dans cet article a été confirmé.

Le 3 septembre, notre camarade Francis a été saisi par la police du campus, menotté et détenu pour le « crime » d’avoir distribué des tracts en faveur d’une grève étudiante. On lui a reproché de causer des « problèmes de sécurité » alors qu’il ne prônait rien de dangereux, seulement la fin du génocide. Il a ensuite été relâché, car il n’y avait aucune raison de l’accuser de quoi que ce soit. Les camarades se se sont pas laissés intimider et organisent aujourd’hui une manifestation devant les bureaux de la sécurité du campus.

Sur d’autres campus également, des militants ont été pris pour cible et harcelés par les gardes de sécurité. Cela prouve que nos droits démocratiques n’existent que si nous sommes prêts à les défendre.

L’une des principales revendications de la grève étudiante pour la Palestine est de mettre fin à la répression du mouvement de solidarité avec la Palestine. Pour nous défendre, nous devons nous unir et riposter!


Le mouvement de solidarité avec les Palestiniens a été vicieusement calomnié et réprimé par l’ensemble de l’establishment capitaliste canadien. Dans les médias, les tribunaux et sur les campus, ceux qui luttent contre le génocide du peuple palestinien sont réduits au silence et intimidés.

Les étudiants, en particulier, ont fait l’objet de diverses tentatives visant à les réduire au silence. 

L’exemple le plus frappant est celui de l’Alberta, où les campements pro-palestiniens à l’Université de l’Alberta et à l’Université de Calgary ont été violemment évacués par la police à l’aide de matraques, de poivre de cayenne et de balles en caoutchouc, faisant de nombreux blessés parmi les étudiants.

À l’Université York, l’administration a menacé de ne plus reconnaître deux associations étudiantes, à moins que leur exécutif ne démissionne et qu’elles ne retirent leurs déclarations de solidarité avec la Palestine. Cette menace directe représente à la fois une atteinte à la liberté d’expression et au droit des étudiants à s’organiser collectivement.

Ce type d’incident s’est produit dans tout le Canada. À l’Université de la Colombie-Britannique, des autocollants sur lesquels on pouvait lire « I heart Hamas » (J’aime le Hamas) ont été faussement attribués à un groupe pro-palestinien – il a plus tard été révélé qu’un groupe sioniste se trouvait derrière cette supercherie qui visait à fournir une justification pour réprimer les militants pro-palestiniens.

À l’UQAM, des tracts accusant le recteur et un professeur de ne pas dénoncer le génocide en Palestine ont été qualifiés d’antisémites, une accusation totalement infondée. Sur les campus à travers le pays, les militants sont harcelés par la sécurité chaque fois qu’ils tentent de se mobiliser autour de la question de la Palestine.

Et cette répression n’est pas limitée aux campus. En novembre 2023, onze militants ont été accusés de « méfaits motivés par la haine » pour avoir collé des affiches et aspergé de peinture rouge la devanture de la librairie Indigo à Toronto.

Cette action visait à protester contre le soutien apporté par Heather Reisman, PDG d’Indigo, à un programme qui encourage les étrangers à servir dans l’armée israélienne. Le fait qu’elle soit juive n’a rien à voir avec cette action, mais cela n’a pas empêché les médias de pousser des cris d’orfraie à propos de l’« antisémitisme ».

Ces militants ont été arrêtés lors de descentes de police au petit matin, les flics défonçant leur porte, armes au poing. Ces faits sont très révélateurs des priorités de l’État canadien.

Les capitalistes ont peut-être leurs tribunaux, leur police et leur monopole médiatique, mais nous sommes la majorité dans la société, et c’est nous, et non eux, qui faisons fonctionner la société. Seuls, ou en petits groupes d’activistes, nous sommes des proies faciles pour leur appareil de répression et leur bureaucratie. Mais unis dans un mouvement de masse qui repose sur notre force collective, nous pouvons mettre fin à l’oppression et à l’intimidation de notre mouvement.