Dans une déclaration commune, les gouvernements des États-Unis et du Canada ont officiellement déclaré que le Réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun était une « organisation terroriste ». Ne vous y trompez pas : cette désignation est une attaque directe contre le mouvement palestinien et la liberté d’expression plus largement.
Samidoun est un groupe de défense des prisonniers politiques palestiniens, avec des sections dans le monde entier. En avril de cette année, 9500 Palestiniens, dont 200 enfants, se trouvaient dans les prisons israéliennes, subissant des mauvais traitements et des abus de la part de leurs geôliers. Samidoun est également le plus grand groupe pro-palestinien à Vancouver, où il a récemment fait l’objet d’attaques.
La désignation comme terroriste est l’aboutissement d’une campagne coordonnée par tous les grands partis politiques et les agences de presse après un rassemblement organisé le 5 octobre à Vancouver, au cours duquel des drapeaux canadiens ont été brûlés et des manifestants entendus crier « mort au Canada, mort aux États-Unis, mort à Israël ».
Le premier ministre néo-démocrate de la Colombie-Britannique, David Eby, a déclaré : « Il n’y a pas de place en Colombie-Britannique pour les groupes qui incitent à la violence et la glorifient. » Le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, a été cité comme ayant déclaré que « l’extrémisme violent, les actes de terrorisme ou le financement du terrorisme n’ont pas leur place dans la société canadienne ».
La veille du jour où Samidoun a été déclaré « terroriste » pour avoir brûlé des drapeaux et crié des slogans, l’armée israélienne a bombardé l’hôpital al-Aqsa à Gaza, déclenchant un incendie qui a détruit des installations de fortune et des abris pour les réfugiés. Au moins quatre patients sont morts brûlés vifs dans leur lit et des dizaines d’autres ont été blessés. Sur ce point, les politiciens qui s’étaient tant émus pour quelques drapeaux sont restés silencieux.
Apparemment, le fait qu’Israël prenne pour cible de manière répétée des hôpitaux et d’autres infrastructures civiles ne mérite pas leur condamnation. Pas non plus pour l’attentat aux téléavertisseurs et talkies-walkies piégés qui a blessé des milliers de personnes dans des maisons privées et des lieux publics au Liban. Pas non plus pour le massacre d’au moins 40 000 Palestiniens. Pas non plus pour les crimes et les atrocités que l’État israélien a infligés aux Palestiniens au cours des 76 dernières années, tout en bénéficiant du soutien inconditionnel des impérialistes canadiens et américains.
Ce sont les gouvernements de toutes les puissances impérialistes occidentales qui sont complices de « l’extrémisme violent » et des « actes de terrorisme » commis par Israël par leurs encouragements, leur soutien et leur financement.
Ces impérialistes ont les mains rouges du sang de civils et s’accrochent à n’importe quoi pour essayer de détourner l’attention de leur complicité. De manière véritablement orwellienne, ils qualifient ensuite de « terrorisme » et répriment toute opposition à leurs massacres de civils. En agissant de la sorte, ils ne peuvent s’empêcher de révéler leur hypocrisie à des couches de plus en plus larges de travailleurs.