Comme toute science, le marxisme a besoin d’une méthode pour interpréter le monde de manière scientifique. Mais notre méthode est bien plus qu’une méthode, c’est une conception générale du monde, de la société et de la nature. C’est une philosophie globale des choses, que nous appelons matérialisme dialectique. Les camarades de La Riposte socialiste ont organisé l’été dernier une école de formation sur la philosophie marxiste. Nous partageons ici les enregistrements des trois présentations.
Kant, Hegel et Marx :
Les origines de la théorie marxiste de la connaissance
Par Vincent Beaudoin
Comment le monde parvient-il à notre esprit? Comment les idées nous permettent-elles d’accéder au monde? Comment fonctionne notre connaissance? Dans cette présentation, Vincent explique comment la théorie marxiste de la connaissance prend ses racines notamment chez les philosophes Kant et Hegel, et en quoi elle rejette et dépasse leur idéalisme. La connaissance est l’effort de la raison humaine à comprendre les lois qui régissent les phénomènes de la réalité objective, qu’ils soient sociaux ou naturels. « Le mouvement de la pensée n’est que la réflexion du mouvement réel, transporté et transposé dans le cerveau de l’homme », disait Marx. Une excellente présentation pour comprendre les bases de la philosophie marxiste, mais aussi pour aller plus en profondeur!
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Le marxisme et la dialectique de la nature – Une critique de l’empirisme, du stalinisme et du marxisme historiciste
Par Julien Arseneau
La nature se meut-elle de manière dialectique? La pensée marxiste ne doit-elle s’intéresser qu’aux sciences sociales, ou peut-elle contribuer au développement des sciences naturelles? Est-il possible de porter un regard objectif sur la société? Ces questions peuvent sembler abstraites et secondaires a priori, mais elles touchent en fait au coeur de ce qui distingue le marxisme des autres systèmes de pensée. D’un côté, l’approche empiriste de la science refuse d’émettre des jugements de valeur sur la société et en vient ainsi à admettre le statu quo sans critique. À l’extrême opposé, l’approche stalinienne va jusqu’à prétendre qu’il existe même en sciences naturelles un point de vue « bourgeois » et un point de vue « prolétarien », ce qui a mené en URSS à des absurdités comme le lyssenkisme et le rejet de la génétique mendélienne, taxée de science « bourgeoise ». Finalement, un troisième point de vue, soutenu par les marxistes Michael Löwy et Georg Lukacs, prétend que les phénomènes naturels n’évoluent pas de manière dialectique, que le marxisme ne doit s’intéresser qu’à la société et non à la nature, et qu’il se réduit par conséquent à n’être que le point de vue de la classe ouvrière sur la société. En abordant ces différents points de vue et en faisant ressortir leurs erreurs, Julien présente la conception dialectique de la nature et de la méthode en sciences sociales et naturelles.
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Une critique marxiste de la philosophie postmoderne
Par Benoit Tanguay
La pensée postmoderne est très présente dans les milieux universitaires de gauche, et étend son influence jusque dans la gauche en général par l’entremise de certains courants féministes, de l’intersectionnalité et des politiques identitaires. Les marxistes doivent donc s’armer d’une compréhension des penseurs postmodernes, pour mieux lutter contre leurs idées démoralisantes, réactionnaires et idéalistes. Or, il est plutôt difficile de trouver un noyau rationnel, un élément commun, à une pensée qui rejette le rationnel et le commun au profit de la « dispersion » et de la « discontinuité ». Afin de brosser un portrait de cette nébuleuse que constitue la philosophie postmoderne, Benoit présente trois penseurs proéminents et trois idées principales de ce courant : Jean-François Lyotard et son analyse de l’époque postmoderne, Jacques Derrida et l’idée de la déconstruction, puis finalement Michel Foucault et sa notion de pouvoir.
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