La troisième vague de COVID-19 est commencée au Québec. Et ce n’est pas comme si le gouvernement caquiste pouvait plaider l’innocence.
L’INSPQ avait prévenu il y a quelques semaines : 2000 à 4000 cas à Montréal s’il y a le moindre relâchement. Et la CAQ a relâché. Les gyms sont ouverts, les spas aussi.
Et pire que tout, les étudiants de secondaire 3, 4 et 5 sont de retour à temps plein dans des classes trop petites et mal ventilées depuis hier.
Où est la logique ici? La réalité, c’est que la CAQ a abandonné la lutte contre le virus.
Le Dr Horacio Arruda, directeur national de santé publique, l’avoue : « Même si j’ai 2000 cas au Québec, mais qu’on n’a pas d’hospitalisations ou de décès de façon importante, on peut vivre avec. C’est sûr qu’on va avoir, comme les personnes âgées sont protégées, des gens de votre âge qui peut-être vont se retrouver aux soins intensifs et mourir, ce qui est horrible. »
En pleine tempête, le capitaine du bateau lâche le gouvernail.
Yo-yo
Mais si les pires scénarios de l’INSPQ se confirment (on parle maintenant de la possibilité de 10 000 cas par jour!), il faudra inévitablement un resserrement.
C’est toujours la même histoire. « Risque calculé », « On va surveiller la progression », « On observe de près l’impact », disent-ils, jusqu’à ce que les cas montent en flèche et qu’un nouveau confinement soit nécessaire. La CAQ joue au yo-yo avec nos vies, et prolonge le calvaire.
Ironiquement, Christian Dubé annonçait la troisième vague le même jour où les élèves du secondaire retournaient à temps plein dans les écoles!
La rumeur court que les ministres de la CAQ chantent des chansons de mariage quand ils assistent à des funérailles.
La santé mentale a le dos large
La CAQ a le culot de défendre ses mesures de réouverture en invoquant notre « santé mentale ». Mais qu’est-ce qui est mieux pour la santé mentale (et physique) : endiguer le virus, ou constamment risquer la santé des travailleurs, des élèves et de leurs familles?
Un enseignant commente :
« Lorsque le gouvernement a annoncé cette décision [le retour en classe à temps plein], il a affirmé que c’était pour protéger en quelque sorte la santé mentale des étudiants. Ce que j’ai entendu de la part de mes étudiants, c’est que c’est cette décision qui a vraiment rendu leur stress hors de contrôle. »
Une élève de secondaire 5 en rajoute :
« C’est vraiment effrayant parce que si vous êtes dans une classe de 30 personnes et qu’il est vraiment difficile de garder vos distances, alors il est tout à fait possible que le virus se propage. »
Les élèves et enseignants sont beaucoup mieux placés que les ministres de la CAQ pour prendre des décisions sur la sécurité des écoles. Voilà pourquoi les marxistes disent qu’il faut que ce soient les travailleurs qui prennent collectivement les décisions. Mais, sous le capitalisme, le dernier mot ne leur revient pas. Et on en paye le prix depuis un an.
La CAQ ignore la science, prépare le pire
Les étudiants et enseignants ont raison d’avoir peur. L’INSPQ prévoit que le variant britannique comptera pour la moitié des cas d’ici début avril. Il est 60% plus contagieux et meurtrier.
Le Collège des médecins, la santé publique du Canada, divers médecins et universitaires sonnent l’alarme, notamment sur le retour en classe à temps plein. Mais ces critiques d’experts ont beau s’accumuler depuis quelques jours, rien n’y fait.
La CAQ n’écoute pas, car elle a abandonné la perspective de vraiment combattre la propagation du virus.
Arruda le dit : « Les variants, on savait que ça augmenterait. Au secondaire, en ramenant les 3-4-5 [en classe à temps plein], on savait que ça augmenterait le nombre de cas. Tout ça, c’est comme planifié. »
Planifié! Leur mépris de la vie des travailleurs et des jeunes ne connaît aucune limite.
Le seul espoir de la CAQ, c’est la vaccination. Mais celle-ci est trop lente pour prévenir la vague, surtout maintenant que le vaccin AstraZeneca n’est plus administré aux moins de 55 ans. Cela met aussi en péril leur promesse populiste de vacciner tout le monde d’ici la Saint-Jean.
Il y a déjà eu une éclosion importante dans une salle d’entraînement à Québec – une quarantaine de personnes seraient infectées. Malheureusement, il y en aura d’autres, gracieuseté de notre incompétent gouvernement.
Fidèle à lui-même, Legault met en garde contre les rassemblements… de Pâques cette fois. Encore et toujours le même mantra de la responsabilité individuelle, alors que les entreprises non essentielles continuent de propager le virus en toute tranquillité depuis des mois. Les éclosions en milieu de travail comptent pour 46,9% du total. Les écoles suivent avec 24,9%.
Il aurait pu en être autrement
Les socialistes ne sont pas « pro-confinement ». Nous nous sommes d’ailleurs opposés au couvre-feu de Legault, dénonçant l’écran de fumée qu’il était. Cette interminable pandémie et toutes ses conséquences pèsent comme un poids immense sur tous les travailleurs et travailleuses. Mais la réalité est que l’approche de la CAQ garantit de nouvelles flambées du virus, et de nouveaux confinements.
Sans un vrai dépistage de masse, sans congés maladie payés, sans réduction des tailles des salles de classe, et sans fermeture des milieux de travail non essentiels, nous ne pourrons éviter les vagues de virus – à tout le moins avant que la vaccination n’ait vraiment fait son chemin.
Mais rien de tout cela n’est à l’ordre du jour du gouvernement caquiste.
Les milieux scolaires et les milieux de travail sont les principaux vecteurs de transmission. Mais à chaque tournant, la CAQ fait tout son possible pour permettre aux patrons de continuer à faire des profits et pour que les enfants soient tous à l’école afin que leurs parents puissent rentrer travailler. Les profits passent avant la santé.
Les vagues de virus ne sont pas inévitables. Elles sont le résultat d’un système économique où les profits passent avant tout le reste et empêchent d’implanter un plan cohérent de lutte contre le virus.
Si la pandémie qui dure depuis un an a montré une chose, c’est la nécessité d’une économie planifiée socialiste, où les immenses ressources qui existent servent à satisfaire les besoins, et non la cupidité sans borne des grands propriétaires d’entreprise et de leurs amis au gouvernement.