Un récent sondage commandé par l’Institut Fraser, un think tank de droite, a révélé que 54% des personnes âgées de 18 à 34 ans pensent que le socialisme « améliorerait l’économie et le bien-être des Canadiens ». Les auteurs de l’étude ont été consternés par cette découverte. Mais ce n’est pas tout. Selon leur sondage, un million de jeunes Canadiens affirment que le socialisme ne suffit pas, ils estiment que le communisme est le système économique idéal.
Alors que les vice-présidents de droite de l’Institut Fraser ont trouvé ces nouvelles données « inquiétantes », nous y voyons une indication claire de la radicalisation croissante des jeunes dans un système qui ne fonctionne tout simplement pas.
Sondage après sondage, l’intérêt pour le socialisme est en hausse. Toutefois, le mot « socialisme » a été adouci ces dernières années et, à bien des égards, il a perdu de sa signification. Les socialistes veulent-ils mettre fin au capitalisme ou préfèrent-ils apporter quelques petites réformes à un système capitaliste par ailleurs intact? Les grands esprits de l’Institut Fraser semblent avoir eu cette dernière option en tête lors de la réalisation de cette étude.
Le communisme, en revanche, laisse beaucoup moins de place à l’erreur d’interprétation. Il est clair que ceux qui veulent le communisme recherchent une refonte totale de la société canadienne, et pas seulement quelques petites réformes.
Les résultats du sondage sont tout à fait stupéfiants et mettent en évidence la crise que traverse la société :
46% des 18-34 ans affirment que le socialisme est le système économique idéal, tandis que 29% seulement ne sont pas d’accord. Cette proportion atteint 50% chez les 18-24 ans.
13% des 18-34 ans déclarent que le communisme est le système économique idéal, ce qui représente plus d’un million de Canadiens. Ce chiffre passe à 17% chez les 18-24 ans.
Seuls 39% des 18-34 ans estiment que le capitalisme est idéal, tandis que 41% ne sont pas d’accord.
54% des 18-34 ans et 58% des 18-24 ans affirment qu’un passage au socialisme améliorerait l’économie et le bien-être des Canadiens. Seuls 17% des 18-34 ans ne sont pas d’accord.
Un système en crise permanente
Contrairement à l’Institut Fraser, nous ne sommes pas du tout surpris que les jeunes Canadiens souhaitent le communisme. Les jeunes d’aujourd’hui n’ont jamais connu le capitalisme comme un système prospère. Pour beaucoup d’entre eux, leur premier souvenir politique aura été le désastreux krach financier de 2008. Tout au long de leur vie, le capitalisme est passé d’une crise à l’autre, n’apportant pratiquement rien en termes de stabilité matérielle ou de promesse d’un avenir meilleur.
Ils n’ont jamais connu l’essor économique que le capitalisme était censé promettre. Au contraire, les jeunes générations sont de plus en plus mal loties par rapport à leurs parents.
Non seulement l’accession à la propriété est considérée comme de la pure fantaisie pour de nombreux jeunes, mais même louer un logement devient insoutenable en raison de la montée en flèche des loyers, alors que les salaires continuent de baisser en raison des coupes budgétaires et de l’inflation. Avec la crise actuelle du coût de la vie, la menace de l’itinérance et de la malnutrition n’a jamais été aussi présente dans l’esprit des jeunes au Canada.
Face à ces crises, quelle solution le capitalisme a-t-il à offrir aux jeunes? Rien du tout.
Les frais de scolarité sont trop élevés? Ne vous inquiétez pas, disent les recteurs d’université, nous allons les augmenter encore de 1625 dollars!
Les prix des denrées alimentaires ont tellement augmenté que vous n’arrivez plus à remplir votre réfrigérateur? Peut-être devriez-vous sauter le petit-déjeuner, comme le recommande le Wall Street Journal. Après tout, Galen Weston et les autres milliardaires propriétaires d’épiceries préfèrent empocher des bénéfices records plutôt que de baisser les prix.
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La vie sous le capitalisme suit une tendance de plus en plus indéniable : plus je suis pauvre, plus ceux qui sont au sommet s’enrichissent! Il n’est pas étonnant qu’un nombre toujours grandissant de jeunes considèrent le communisme et la révolution comme le seul moyen d’échapper à ce cauchemar.
En revanche, quelle est, selon les grands esprits de l’Institut Fraser, la cause de cet intérêt accru pour le communisme? Jason Clemens, ce dévoué lèche-bottes des milliardaires, s’imagine que c’est parce que la génération actuelle n’a jamais connu « la vraie misère ». Il suffit de voir la misère constante infligée par le capitalisme aujourd’hui pour comprendre qu’il est complètement dans le champ.
Jetons un coup d’œil à quelques autres statistiques de l’étude. Le sondage a également porté sur l’intérêt pour le communisme au Royaume-Uni et aux États-Unis, deux pays qui ont récemment été le théâtre d’une crise capitaliste. Au Royaume-Uni, un jeune sur trois (29%) pense que le communisme est nécessaire, tandis qu’aux États-Unis, le bastion du capitalisme, un jeune sur cinq (20%) veut le communisme! En fait, les jeunes Canadiens sont un peu en retard par rapport aux Britanniques et aux Américains. Cependant, alors que la crise commence à nous frapper de plein fouet, ces pays ne font que nous montrer notre avenir. L’intérêt pour le communisme ne va aller qu’en montant.
Pour de nombreux jeunes, il est clair que le capitalisme est incapable de résoudre les différentes crises qui frappent la société aujourd’hui. Après tout, la force motrice du capitalisme est la création de profits pour les patrons sur la base de l’exploitation de leurs travailleurs. Rendre la vie misérable fait partie de l’équation! Pendant le boom d’après-guerre, le capitalisme a connu son « âge d’or ». Les profits atteignaient des sommets et il semblait que la croissance économique ne connaîtrait jamais de répit. Dans ce contexte, les patrons ont concédé des réformes pour acheter la paix sociale. Les soins de santé universels, les régimes de retraite publics et l’augmentation des salaires ne sont que quelques-unes des réformes obtenues par les travailleurs dans la période d’après-guerre et qui sont aujourd’hui en train d’être attaquées.
Pour les jeunes d’aujourd’hui, le capitalisme de la génération de leurs grands-parents est mort et révolu. Au lieu de cela, nous avons un capitalisme sur son lit de mort, alors que le système titube de la récession à la crise généralisée, en passant par la stagnation et le marasme économique. Dans ce contexte, le capitalisme ne peut pas se permettre des réformes, même temporaires, qui pourraient alléger les souffrances des jeunes. Au lieu de cela, nous n’avons droit qu’à l’inflation incontrôlée et à l’austérité, avec toujours plus de misère à l’horizon.
Qui va payer?
D’autres sondages montrent qu’une majorité écrasante de ceux qui veulent le socialisme pensent que ce sont les riches qui doivent payer, et non les pauvres. Les auteurs de l’étude, indignés qu’eux-mêmes ou leurs amis capitalistes aient à payer pour le socialisme, sans parler du communisme, rétorquent que des impôts ciblés ne produiraient pas suffisamment de revenus pour financer le socialisme. Pour une fois, les devins de l’Institut Fraser ne se trompent pas! Une augmentation marginale des impôts sur les 1% de personnes les mieux rémunérées n’entraînera pas l’avènement du socialisme, comme nous l’avons déjà expliqué par le passé. Les milliardaires sont experts dans l’art de planquer leur argent, et mettront la clé sous la porte de leurs entreprises s’ils sentent qu’ils risquent de perdre leur fortune. Les milliardaires n’accepteront jamais d’être taxés à ce point, et même le petit montant qu’ils pourraient tolérer serait loin d’être suffisant.
L’Institut Fraser et les milliardaires qui le financent n’ont pas à s’inquiéter de ce que nous, communistes, taxions leurs richesses. Au lieu de cela, nous les exproprierons.
Alors que la droite crie qu’il n’y a pas assez d’argent pour le socialisme, plus de 1500 milliards de dollars dorment dans les comptes bancaires des entreprises canadiennes. Au lieu d’être réinvesti dans l’économie, cet « argent mort » est simplement stocké par les capitalistes. Pour mettre les choses en perspective, on estime que la gratuité scolaire coûterait environ 10 milliards de dollars, que régler la crise de l’eau potable dans les réserves ne coûterait que 4 milliards de dollars et que mettre fin à l’itinérance coûterait 44 milliards de dollars. Le coût de ces trois réformes majeures combinées ne représenterait même pas 0,04% de l’argent mort des patrons canadiens.
L’argent et les ressources nécessaires pour mettre fin aux causes majeures de la souffrance humaine au Canada sont bel et bien présents, ils nous sont simplement dissimulés au nom de l’appât du gain et du profit.
Le communisme est en pleine ascension!
On nous répète que la classe ouvrière et les jeunes ne sont pas intéressés par le socialisme, et encore moins par le communisme. On nous dit que ces idées font fuir les gens. Certains de ceux qui disent cela occupent des positions de premier plan dans le mouvement syndical et étudiant. Ce sondage montre que ces affirmations pessimistes sont fausses. Une nette majorité de la jeunesse et une partie toujours grandissante de la population souhaitent des réformes « socialistes » telles que la gratuité de l’éducation, des soins de santé et des garderies, tandis qu’une minorité croissante reconnaît la nécessité du communisme et de la révolution. Plus de jeunes s’opposent au capitalisme que ne le soutiennent.
Le soutien au capitalisme ne cesse de reculer dans la société ; l’avenir appartient aux socialistes. Il est grand temps d’organiser la masse croissante de travailleurs et de jeunes qui s’opposent au capitalisme en construisant un mouvement anticapitaliste de masse. Nous devons mettre à la porte les dirigeants du mouvement qui ne sont pas prêts à dire clairement qu’ils luttent contre le capitalisme et pour le socialisme et le communisme. Les dirigeants qui ne sont pas prêts à rompre avec le capitalisme ont déjà accepté la défaite et freinent le mouvement au lieu de regarder vers l’avenir. Ces personnes n’apporteront que des échecs.
Pour changer véritablement la société, nous devons nous organiser. Cela commence avec plus d’un million de jeunes communistes au Canada. C’est plus qu’il n’en faut pour donner un caractère révolutionnaire au mouvement de la jeunesse, des étudiants et des travailleurs. Pour tous ceux qui pensent qu’ils sont seuls et impuissants face au capitalisme, ce sondage montre que ce n’est pas vrai. Les capitalistes et l’Institut Fraser veulent que nous nous sentions isolés et impuissants, alors qu’en réalité, c’est leur système qui s’effondre et qui est impopulaire.
Mais nous avons besoin de plus qu’un simple intérêt passif pour le communisme. Si vous qui lisez cet article faites partie du million de jeunes communistes, il est temps de vous organiser. Nous avons besoin de vous. La Riposte socialiste est en train de bâtir l’organisation qui transformera le mouvement en mouvement révolutionnaire capable de mettre fin au capitalisme au Canada, au Québec et à l’échelle internationale. Joignez-vous à nous pour que cela devienne une réalité.
Luttons pour le communisme!
Rejoignez le parti révolutionnaire!
Rejoignez La Riposte socialiste!