Hier, un rappeur, militant antifasciste et syndical de 34 ans, Pavlos Fyssas, a été mortellement poignardé par un membre de l’organisation fasciste Aube Dorée, dans un quartier ouvrier proche du Pirée. Cet assassinat fait suite à toute une série d’agressions commises par des membres de l’Aube Dorée contre des militants de gauche, notamment communistes.
Nous publions ci-dessous la traduction d’un tract diffusé le jour même par nos camarades grecs qui animent le journal Epanastasi (Révolution) au sein de Syriza.
Construire partout des groupes de défense antifasciste unitaires.
Organiser une milice antifasciste centralisée.
L’assassinat du militant antifasciste Pavlos Fyssas, 34 ans, par un néo-nazi membre d’Aube Dorée, n’est pas seulement un crime politique atroce ; c’est un signal d’alarme qui requiert la mobilisation du mouvement ouvrier et de la gauche. Dans la foulée de la violente agression de militants communistes à Perama, l’assassinat du combattant antifasciste démontre que l’Aube Dorée est une bande d’assassins fascistes au service du grand capital, qui vise non seulement à terroriser, mais aussi à éliminer physiquement les militants du mouvement ouvrier et de la gauche.
Face à l’escalade de la violence fasciste, il n’y a qu’une voie à suivre : l’action antifasciste de masse, unie, organisée et efficace. Toutes les organisations et activités du mouvement ouvrier sont aujourd’hui visées. La tâche la plus urgente, pour les syndicats et partis des travailleurs, pour toutes les organisations et tendances de la gauche, c’est de protéger le mouvement et chaque militant de l’impitoyable violence fasciste.
Nous ne devons pas semer d’illusions sur le rôle de l’Etat bourgeois, des « forces de l’ordre » et des « lois sécuritaires ». C’est un fait historiquement établi – et c’est évident concernant l’Aube Dorée – que la police ne poursuit pas les fascistes, mais au contraire les protège, les finance, les organise et leur fournit des armes. La protection des militants ouvriers de la violence fasciste est une tâche qui ne peut être accomplie que par le mouvement ouvrier lui-même ; il ne doit compter que sur ses propres forces.
Les appels à la « démocratie » et à l’Etat désorientent le mouvement ouvrier et renforcent l’audace des fascistes. Il est temps d’agir ; et pour que notre action soit efficace, la coordination et l’unité de toutes les organisations syndicales et de la gauche sont nécessaires.
Dans le but d’organiser une réponse efficace contre la violence fasciste, nous proposons :
– Un Front unique entre les syndicats, Syriza, le KKE [le Parti Communiste grec] et les autres organisations de gauche et antifascistes sur un programme concret d’action de masse antifasciste, d’auto-défense et de lutte contre la violence fasciste.
– La création de groupes de défense antifascistes dans les quartiers, sur les lieux de travail et d’études par toutes les organisations du mouvement ouvrier, des jeunes et de la gauche.
– La construction d’une seule milice antifasciste centralisée, dont les membres seraient issus des groupes de défense antifasciste, et qui aurait pour tâche de protéger les mobilisations du mouvement ouvrier et de la jeunesse, au niveau national, des agressions des fascistes et de la répression d’Etat.
Athènes, le 18 septembre 2013